Témoignage: ““Je suis payé pour voyager””
"Après avoir étudié à l'IHECS (lnstitut des hautes études de communications sociales), j'ai décidé de partir en Australie. C'était en octobre 2013. À ce moment-là, j'avais juste envie de voyager. Jamais je n'aurais pensé devenir influenceur sur les réseaux sociaux, rassembler 247.000 followers et gagner ma vie grâce à Instagram.
Mon job? Influenceur sur Instagram
Ce métier existait déjà depuis 4 ans en Amérique du Nord et en Australie, mais pas en Europe. Ça consiste à être en contact avec des agents RP qui m'engagent pour des campagnes. Je suis donc rémunéré pour faire la publicité d'une ville, d'une région ou encore d'un produit (montre, voiture...) que je rends visible sur Instagram. C'est comme acheter une publicité dans un magazine! Je ne collabore qu'avec les marques qui m'intéressent et qui me correspondent. Si on me proposait de faire la pub d'une marque de céréales ou d'un paquet de clopes, je refuserais.
Le déclic? Un partage du National Geographic
À l'époque, le compte Instagram du National Geographic postait une photo par semaine d'un de ses abonnés, grâce à un hashtag spécifique. Moi, j'ajoutais ce hashtag sur toutes mes photos en espérant qu'ils me republient... Et puis un jour, c'est arrivé! Et ça a été le déclencheur de tout le reste! L'office du tourisme d'Australie a aussi republié une de mes photos grâce au hashtag #SeeAustralia. Et puis, les sites Buzzfeed et Huffington Post ont écrit sur moi. Je suis ensuite parti en Nouvelle-Zélande. Là-bas, j'ai collaboré avec des offices du tourisme, comme celui de Wanaka.
L'office du tourisme m'a hébergé pendant 7 mois. En échange, je devenais l'ambassadeur de la région, en postant des photos sur Instagram.
Je suis arrivé à Wanaka avec 50.000 abonnés et je suis reparti avec 170.000. A partir de là, d'autres régions m'ont contacté: les îles Cook ou les îles Samoa. Ce genre de collaborations m'a permis de vivre des expériences incroyables, comme voler en hélicoptère sur un glacier.
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La journée type d'un voyageur professionnel
J'ai deux journées type: celles à Bruxelles, où je m'occupe du côté marketing et où je démarche des clients. C'est important de savoir se vendre! Et puis il y a les journées d'exploration pour des clients. Par exemple, je pars au Canada la semaine prochaine pour faire la promotion des stations de ski. Tout mon planning est fait à l'avance.
Ce sont des journées super intenses: je me lève avant le lever du soleil et je shoote jusqu'à ce que la nuit tombe.
Et puis, je pars aussi parfois pour mon propre plaisir! Dans un mois, je m'envole pour la Norvège. J'explorerai à mon aise. Évidemment, je vais quand même contacter des sponsors pour qu'ils me financent l'hébergement ou l'essence. En général, ces sponsors n'attendent que très peu en retour et me laissent carte blanche. Je veux conserver ma liberté, c'est important pour moi. Pour ça, je différencie vraiment le boulot et le voyage. Je veux continuer à enteprendre des voyages qui ne sont pas commandités par un client.
Un métier très solitaire
Pour faire ce métier, il ne faut pas être dérangé par la solitude. Même si j'aime avoir des modèles sur mes photos, je préfère explorer seul. Je n'ai jamais souffert du manque de mes amis, de ma famille... Je suis quelqu'un de très indépendant. Niveau amoureux, je devrais sans doute trouver une copine qui soit d'accord de voyager à mes côtés, qui soit dans le même trip que moi.
Adepte du slow travel
À long terme, je ne sais pas si je serai toujours influenceur, mais une chose est sûre: je ne m'imagine plus faire autre chose que de la photographie de voyage. Mon objectif est de visiter tous les pays du monde, mais en tant qu'adepte du slow travel, je veux passer au minimum un mois dans un pays. L'idéal, c'est même d'y vivre 3-4 mois pour s'impréger de la culture locale.
Là, je vais bientôt m'installer au Canada pendant un an. C'est essentiel de se poser parfois, d'avoir un chez-soi.
Mon plus beau souvenir? Wanaka, en Nouvelle-Zélande. Je rêve de finir ma vie là-bas. J'ai aussi adoré Fiordland. C'est une région sauvage, avec un côté dramatique. Au fil de mes voyages, j'ai remarqué que la Belgique est un pays très dense. Il y a très peu d'espaces pour vraiment respirer. Je constate aussi que les européens sont moins chaleureux, plus froids aussi. On ne se dit pas nécessairement bonjour dans la rue ou à la caisse d'un supermarché. C'est difficile de créer un contact avec des inconnus.
Un conseil? Lancez-vous!
Si vous aimez voyager, je vous conseille de vous lancer. Ça fait flipper à mort, je sais. On a tous plus ou moins peur de l'inconnu. Mais prenez votre billet et réservez deux ou trois nuits dans un auberge de jeunesse. Je vous assure qu'en 3 jours, vous aurez déjà des potes et que vos plans vont s'enchaîner. Et sachez aussi que voyager ne demande pas beaucoup de ressources financières.
Voyager deux ans m'a coûté moins cher que de vivre deux mois en Belgique.
Louez un van avec des potes, campez, mangez des conserves... En terme d'hygiène de vie, ce n'est pas l'idéal. Mais le côté aventure sera là."
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