Rencontre avec Magali Mertens, fondatrice de l’asbl Vie et Cancer
Enceinte de 7 mois, Magali apprend qu’elle est atteinte d’un cancer des glandes salivaires au stade 4. En urgence, les médecins doivent provoquer l’accouchement pour l’opérer au plus vite. Le cancer s’est infiltré partout dans la bouche. Une fois son nouveau-né en service de néonatologie, on lui enlève la mâchoire jusqu’aux prémolaires, le plancher buccal et la langue.
La rémission et le contrecoup
Trois ans et quatre opérations plus tard, Magali a récupéré de nouvelles dents, sa mâchoire est reconstituée, elle a suivi des cours de logopédie pour réapprendre à parler et repris son job qu’elle adorait (chargée de communication pour un mouvement de paix). Elle a même donné naissance à une deuxième petite fille. Sans rien voir venir, elle tombe alors dans une profonde dépression.
J’étais paumée, je ne savais plus qui j’étais, ni ce que je voulais. J’ai dû arrêter de travailler.
De patiente à coach
Elle entame alors un parcours de développement personnel sous forme de coaching individuel. Et c'est la révélation: le coaching est un outil puissant. Elle suit des formations pour devenir coach certifié et accompagner les gens après un cancer. Aider ceux et celles qui ont peur de retourner travailler, se sentent perdus car leur ancien job ne rejoint plus leurs valeurs. Tout a été ébranlé. Malgré les progrès considérables de la médecine, le cancer est encore associé à la mort et l'après-cancer reste un chemin difficile.
Vie et cancer
Mes patients sont pour la plupart des femmes actives âgées de 30 à 60 ans. Certains sont en rémission d’un cancer, d’autres sont en cours de traitement. Je ne remplace pas les médecins, ni un psychologue. Mon rôle à moi est de me focaliser sur leurs objectifs personnels, au présent et à l’avenir, au travers de discussions en tête à tête.
Aussi en groupe
Dès le mois d’octobre, Magali, avec une collègue coach et une neuropsychologue, va organiser un atelier collectif d’une journée sur la question “retour ou réinsertion professionnelle après un cancer".
C'est une autre façon de travailler. En groupe, des choses émergent plus facilement car les patients se sentent moins seuls.
Et demain?
Depuis peu, Magali est partenaire privilégié avec la mutuelle Partenamut. Ce qui signifie que les affiliés auront une réduction sur ses consultations.
J’aimerais que la société se rendent compte de l’importance d’un suivi psychologique après un cancer.
Dans un monde idéal, je voudrais que la sécurité sociale prenne en charge au moins 5 séances post-rémission, comme c’est le cas en France ou au Canada. C’est un travail de longue haleine, mais je vais y arriver. Mon job me booste grâce aux gens que je rencontre. Ils sont extraordinaires et ne le savent pas.”
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Réalisation: Amandine de Harlez.
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