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© Jean van Cleemput

Rencontre avec les filles de l’ASBL Share Food

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste
Selin Suntay, 26 ans, Morgan Liesenhoff, 24 ans et Emily Depas, 26 ans, ont co-créé l'ASBL Share Food, qui s'occupe de redistribuer des invendus alimentaires à des organisations. 

En Wallonie, 23 kg de nourriture sont gaspillés par personne et par an. Interpellées par ce gâchis et la problématique des migrants qui arrivent chaque jour en Belgique venus de Syrie ou d'ailleurs, et se retrouvent sans rien, elles ont lancé leur projet Share Food. Objectif: apporter les invendus de supermarchés et épiceries à des associations qui en ont besoin, comme les centres d'accueil pour migrants, mais aussi les Restos du Cœur.

 

Des membres de tous les horizons

Derrière Share Food, on trouve 10 visages. Des jeunes travailleurs dynamiques venus d'horizons très différents, et  qui ont envie de bouger les choses à leur échelle, en consacrant 2-3 heures par semaine à l'ASBL depuis début 2016. Parmi ceux-ci, Selin, Emily et Morgan. 

L'association est composée d'économistes, de reporters, de juristes... Tout le monde peut apporter sa contribution à l'ASBL grâce à sa profession. Mais on fait tous les livraisons!

explique Emily.

 

sharefood

 

Une loi insensée

Il y a trois ans encore, l'Etat taxait les commerces qui donnaient leurs invendus. Insensé! Heureusement cette loi a changé depuis

expliquent-elles en chœur. Selin: "Notre volonté, c'est aussi d’inciter au changement de la législation bruxelloise en matière de dons alimentaires. Depuis février, en France, il est obligatoire de redistribuer les denrées alimentaires. C'est le cas également dans certaines régions de Belgique. Cela devrait être une source d’inspiration pour tout le pays." Morgan: "Notre rôle par ailleurs est d'être le relais entre les donateurs, qui trouvent stupide de jeter de la nourriture, et les bénéficiaires. Il y a encore énormément de gens qui ont faim, notamment parmi les migrants" ajoute Selin.

Il faut oser aller vers eux, car ils sont dans une autre réalité que nous, leurs priorités sont très éloignées des nôtres.

 

Des aliments de qualité

Si ce genre d'association existe déjà ailleurs en Belgique, Share Food a une particularité: "Nous essayons de collaborer avec des supermarchés bios et locaux" raconte Morgan. C'est important d'offrir de la nourriture de qualité, pour que ceux qui bénéficient des dons alimentaires aient accès à autre chose que des raviolis en boite. C'est aussi un choix écologique: on préfère privilégier les commerces qui partagent les mêmes valeurs que nous au niveau de l'environnement. Même si bien sûr, on ne ferme pas les portes aux autres donateurs!

 

Un projet ambitieux

La prochaine étape? Morgan:

L'idéal  serait de pouvoir distribuer les dons alimentaires directement dans les foyers. Mais pour cela, il faut des financements...

Pour l'instant, l'ASBL aimerait accueillir des bénévoles prêts à consacrer 2 h par semaine de leur temps à l'association, et si possible, disposant d'une voiture.

Partante? Plus d'infos sur sharefoodasbl.org.

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