Après le succès de The Place Beyond the Pines avec Ryan Gosling, le réalisateur américain Derek Cianfrance revient en force avec un quatrième film tout simplement magistral.
Tom est un soldat revenu du front après la Grande Guerre. Désireux de se retirer du monde après avoir vu et vécu l'enfer, il accepte un emploi comme gardien de phare sur l'île inhabitée de Janus Rock. Lors d'une visite de la ville la plus proche, il rencontre Isabel. Après un pique-nique romantique avec la jeune femme. Tom se rend sur son île et commence alors une relation épistolaire avec Isabel. Ils se marient et celle-ci emménage dans leur petite maison abandonnée. Avec pour seul décor l'océan à perte de vue, rien ne semble pouvoir entraver leur bonheur d'être ensemble. Le couple tente d'avoir un enfant, mais Isabel est victime de fausses couches. Un jour, une barque s'échoue sur leur plage avec à son bord un homme mort et un bébé. Isabel s'empresse de prendre soin de cette petite fille miraculeusement encore en vie qu'elle voit comme un cadeau du ciel.
Des paysages à couper le souffle
Derek Cianfrance plante un décor absolument enivrant. La solitude des personnages sur cette île isolée de tout est contagieuse, on se sent avec eux, sur cette île mystérieuse. Les images, le son et la musique nous font ressentir que l'histoire autant que les personnages sont prêts à vaciller à la moindre seconde. L'ambiance du film avec sa palette de lumière blanchâtre et crue offre un tableau devant lequel on voudrait s'échouer.
Fassbender et Vikander crèvent l'écran
Fassbender est le nouveau visage montant du cinéma Hollywoodien. Après avoir joué dans Douze ans d'esclavage ou encore Steve Jobs, l'acteur germano-irlandais confirme son talent en incarnant un personnage traumatisé par les horreurs de la guerre. Vikander, elle, est tout simplement solaire. L'incarnation même de la joie et de l'innocence, elle captive notre attention sans devoir prononcer un mot.
Une intrigue haletante
Alors que les trente premières minutes du film nous livrent un décor et une ambiance des plus pesantes et silencieuses, la venue d'Isabel dans cette maison redynamise le film qui, le temps d'une seconde, aurait pu causer l'ennui. La trouvaille de l'enfant ne fait que renforcer la corde sensible de l'histoire. On comprend vite que ce couple n'est pas supposé être d'heureux parents, la vie semble en avoir décidé autrement. Un oubli, une erreur, et le destin peut basculer.
Une vie entre deux océans est avant tout une histoire d'amour et de pardon. C'est un film qui relate la difficulté de prendre une décision et de discerner le bien du mal. C'est une histoire qui donne envie d'aimer et d'être aimé en retour. On raconte sans juger, là où le bien et le mal semblent se cotoyer sans jamais totalement prendre le dessus. C'est une histoire d'individus qui, dans un monde inhumain, tente de rester humains malgré tout. À courir voir d'urgence.
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