Les tampons, des produits de luxe?
C'est aussi le cas dans d'autres pays d'Europe. En France, ça l'était! Jusqu'à ce que cette bizarrerie devienne le fruit de nombreux débats il y a quelques mois. Résultat: la TVA des protections hygiéniques a baissé de 20 % à 5,5 % (comme les produits de première nécessité). Mais en Belgique, le problème reste entier. Oui, oui, on paye nos protections hygiéniques (tampons, serviettes, cup) comme si c'était des produits de luxe, avec une TVA de 21 %. Le chocolat, par contre, est repris dans les produits de première nécessité et est taxé à 6 %. Cherchez l'erreur!
Nos règles ne sont pas en option
Dérisoire pour certains, ce débat s'avère indispensable pour d'autres. Parce que nos protections hygiéniques nous coûtent quand même entre 80 et 200 € par an. Et que nos tampons ont beau être tout mini et cocoter le patchouli, on ne les achète pas pour faire joli. À moins de faire des menaces de mort à Dame Nature, on est toutes contraintes d'avoir nos règles chaque mois et d'utiliser des protections hygiéniques.
Parce que bon, le rouge, on le préfère sur nos lèvres que sur notre jeans. Et que rester cloitrées chez nous pendant une semaine, c'est pas super pratique pour travailler (parce que oui, la plupart des femmes du 21e siècle ont un job). Et si on disait demain à nos ministres qu'un rouleau de PQ n'est pas un article dont ils ont besoin, ils en penseraient quoi? Bah voilà.
C'est fou que les tampons soient perçus par le gouvernement comme des articles "non-essentiels". Au même titre que... les jets privés. Ou les cigarettes.
Franchement, pour 200 €, on préfèrerait s'offrir un bon restaurant gastronomique, se payer un city-trip à Barcelone, aller au théâtre ou au cinéma plus souvent. Ça, ce serait le vrai luxe!
Belges et culottées: la pétition
Il y a quelques mois, le projet Belges et culottés a lancé une pétition invitant le public à interpeller Johan Van Overtveldt, ministre des finances belges et Isabelle Simonis, la ministre des droits des femmes en vue d'avoir au moins une réaction. Le but: récolter 5000 signatures. Ce qui est bientôt chose faite! À long terme, l'objectif serait de faire baisser la taxe sur les protections hygiénique voire de la supprimer, comme en Irlande. Si la TVA passe de 21 à 6 %, un paquet de tampons coûterait environ 70 centimes de moins.
Le PS et le sp.a, aux commandes du changement?
Aujourd'hui, le PS et le sp.a se font porte-parole politique de ce projet. Plusieurs députés socialistes ont déposé une proposition de loi ce jeudi 12 mai au Parlement fédéral. Selon Fabienne Winckels, députée fédérale PS: "Pour plus d'égalité d'abord: il est important de diminuer ce taux de TVA car pour les femmes, il s’agit bien d’une dépense indispensable. Aucune femme, de la puberté à la ménopause, ne peut aujourd’hui faire l’économie d’une protection hygiénique. Cela permet d'augmenter le pouvoir d'achat des femmes et c'est aussi un signal important en termes de santé, car on voit bien qu'au plus on peut se changer, au plus on a une hygiène corporelle, au moins on encourt des risques point de vue santé".
Le coût d'une telle mesure pour l'Etat? On ne le sait pas encore. En France, elle coûterait environ 55 millions d'euros par an à l’État.
Un spot qui se moque de cette aberration
Durant les débats en Angleterre, un spot parodique avait été diffusé. On y voit un femme manipulant son tampon comme si c'était un produit de luxe. Le collectif britannique qui a réalisé ce clip a expliqué:
Nous pensons que tout le monde sera d’accord pour dire que se mettre un bout de coton compact dans le vagin environ sept jours par mois n’a rien d’un luxe.
Et en tant que femmes, on ne peut qu'approuver!
Et puisqu'on est forcées d'avoir nos règles...
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