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FAUT QU’ON PARLE: le smartphone ruine notre vie de couple

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

Au moment de se glisser au lit, vous pianotez pendant de longues minutes sur votre smartphone, au grand désespoir de votre moitié. Ou vice versa. Une habitude qui a le don de ruiner votre couple.

Le scénario se fait de plus en plus fréquent. Des couples – pourtant très amoureux·ses – se glissent au lit ou sur le canap’, côte à côte mais sans parler, scrollant sur leur écran, comme hypnotisés. De l’extérieur, on a même vraiment l’air bête, faut l’avouer. Si la situation est de plus en plus familière – une étude britannique révélait même récemment que plus de 50 % des gens passaient 90 minutes devant un écran avant de se coucher -, elle n’en est pas moins anormale. Et cette habitude serait même très toxique pour les couples.

Caresser son écran, plutôt que son partenaire

Quand on y pense, c’est débile: comment WhatsApp, Instagram ou Twitter sont-ils vraiment devenus plus importants que les bras de son/sa chéri·e quand tombe la nuit? Surtout que de nombreux couples refusent hypocritement d’avoir une télé dans la chambre, parce que bon, c’est trop “tue-l’amour”.

“C’est l’enfer; mon amoureux n’arrête pas de râler et de me reprocher de faire plus attention à ce qui se passe sur mes réseaux qu’à lui, mais c’est plus fort que moi” témoigne Caroline, 26 ans. “On en finit même souvent à se disputer à ce sujet, ce qui entache inévitablement notre vie sexuelle.” Incroyable? Pas tellement, car ce témoignage n’est pas le seul à nous être parvenu. Une question se pose: comment faire l’amour, rivé sur son téléphone. Comment faire monter la chaleur sous la couette, quand seuls nos smartphones deviennent brûlants.

Masquer les problèmes du couple

Et les chiffres ne trompent pas: une étude publiée par Archives of Sexual Behavior démontre que la génération des 20-34 ans seraient moins actifs sexuellement que leurs aînés.  Selon une étude britannique, un couple sur deux avoue que sa vie sexuelle est perturbée par les nouvelles technologiques: 12 % répondraient même au téléphone pendant les ébats, 5 % consulteraient leur Facebook.

Pire encore: un sur trois préfèrerait renoncer au sexe pendant une semaine qu’à leur téléphone le soir. Et – tenez-vous bien – 63 % des personnes interrogées s’estiment plus à l’aise sur Internet qu’avec leur partenaire. Des chiffres tout sauf excitants. Selon la sexologue Catherine Solano, interviewée par Madame Le Figaro, il s’agirait d’une fuite dans le virtuel qui est la traduction d’une peur de la réalité. Surtout s’il y a quelques soucis dans la relation.

Pas très rassurant.

Le prolongement de soi

Mais les éventuels problèmes dans le couple ne seraient pas l’unique raison possible à cette “digitalisation” de la chambre à coucher, si l’on se fie à Sonia Hammes-Adelé, et sa thèse en psychologie dans laquelle elle développait une idée de “symbiose”:

Le smartphone peut être considéré comme un prolongement de soi. Une partie de soi, cerveau annexe (qui contient toute l’information sur nous ou le monde) ou bras annexe (qui nous permet d’agir sur le monde). Il est normal de ne pas lâcher une partie de soi.

 

Eh oui, bienvenue en 2021, époque où le smartphone se fait prolongement de son bras et de soi. C’est en effet dans ce petit objet que nous stockons nos rendez-vous (agenda), nos souvenirs (galerie photos), notre connexion avec le monde extérieur aussi… Mais de là à oublier le présent et ce qui compte vraiment, il n’y a qu’un pas que nous franchissons d’un mouvement de pouce.

Une seule solution, la déconnexion

Lorsque le smartphone éclipse les caresses, lorsque le désir s’éteint à force d’écrans allumés, il ne reste qu’une solution: se forcer à éteindre ou bannir les objets connectés de la chambre. Instaurez de nouveaux rituels, plus charnels, comme des caresses ou des massages. La chambre doit rester un cocoon d’amour, l’endroit où l’on se retrouve, enfin, à deux le soir. Même si, au début, cela pourrait vous sembler bizarre, voire angoissant, vous remarquerez rapidement les bienfaits de cette mesure.

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