Emily Ratajkowski s’exprime sur sa vision du ““sexy””
Rappelez-vous: Emily Ratajkwoski, c'est cette bombe atomique qui a explosé avec le clip Blurred Lines de Robin Thicke et Pharrell Williams en 2013. C'est le genre de filles à qui l'on pense pour se motiver à bouger nos fesses du canap' pour aller à la salle. Le genre de meuf qu'on jalouse quand on s'aperçoit que notre mec la suit sur Instagram (vous seriez étonnée du nombre de garçons qui connaissent son nom!). Visage de poupée, booty rebondi et seins visant la lune, elle en a fait fantasmer plus d'un et pourrait faire changer de bord plus d'une. À côté de sa plastique presque trop parfaite pour être vraie, l'actrice et mannequin, est devenue, au fil des années, une businesswoman, interprétant même un rôle aux côtés de Ben Afflecks dans le film Gone Girl.
Une tribune féministe pour Lena Dunham
En début de semaine, elle a annoncé sur son compte Instagram la publication d'un long texte baptisé "Baby Woman", publié dans Lenny, la newsletter féministe et politique fondée par Lena Dunham. Et voilà que la poupée prend vie et sort de son emballage en plastique dans lequel les médias avaient pris soin de l'embaqueter. Et nous aussi – on l'avoue – vu le caractère hyper sexiste du clip de Blurred Lines. On avait fait l'erreur d'oublier qu'Emily était une actrice avant tout!
Dans cet essai intelligent et touchant, elle revient sur son enfance et son adolescence, une période où elle devait déjà se justifier de son bonnet bien fourni et de ses jupes à peine plus longues qu'une culotte.
Quand j’avais 13 ans, un membre de ma famille est venu me voir jouer dans une pièce de théâtre. Je me sentais jolie, j’étais bronzée, j’avais du gloss, je portais un top rouge à boutons par-dessus mon soutien-gorge et une minijupe avec une fermeture Éclair de chez Forever 21. Plus tard, (...) cette personne a sangloté devant ma mère et moi ; elle était inquiète pour moi, elle s’inquiétait du regard que les hommes portaient sur moi, parce que je portais ce que je portais. Elle m’a expliqué que je devais faire attention.
Sexy ne rime pas avec vulgaire
Plus tard, lorsqu'elle rentrera dans le monde du mannequinat, la star aura affaire à des avertissements par rapport à son apparence sexy, de la part des profs, des amis, des adultes. Comme si on voulait la culpabiliser par rapport au développement de son corps.
Malgré ces remarques, elle a toujours assumé sa féminité, s'élevant sur ses talons comme on élève la voix, ne tirant jamais sur sa jupe pour faire taire les mauvaises langues. Car pour elle, le mot "sexy" ne rime pas avec vulgaire. Or, entre les deux termes, on a vite fait de tracer un = bien gras, à faire des raccourcis, traitant de filles faciles les filles qui ne se fringuent que d'un fil. Nous, les femmes, oui. Et puis les hommes, aussi. Des amalgames du genre: "Si tu montres tes jambes bronzées, c'est que tu veux coucher". C'est même ce qu'on appelle la culture du viol, ou le fait d'excuser des violences sexuelles. Et c'est un fait contre lequel toutes les femmes devraient se battre.
Pourquoi insinue-t-on que le sexe est quelque chose que les hommes prennent aux femmes et que les femmes abandonnent ? On fait comprendre aux adolescentes que les femmes ‘sexy’ sont celles des films porno ou les célébrités retouchées sur Photoshop. Est-ce là le seul exemple de sensualité que nous allons offrir aux jeunes femmes ? Où les filles doivent-elles regarder pour trouver des femmes indépendantes qui décident quand et comment elles veulent se sentir sensuelles ? Même si le fait d’être réduite à sa sexualité par le regard de la société est dévalorisant, il devrait y avoir un espace où les femmes peuvent se sentir sexy quand elles le souhaitent.
Qui mieux qu'elle aurait-pu soulever cette question? Un débat important pour toutes les femmes qui oscillent entre l'envie d'être belle et la peur d'être bonne.
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