Une jeune femme frappée et insultée à Istanbul parce qu’elle portait un short pendant le Ramadan
Asena Melisa Saglam, une étudiante de 21 ans, a été violemment agressée dans un bus de la métropole Turque, par un homme qui jugeait sa tenue inappropriée. Rendue publique, la vidéo de l’attaque a provoqué la colère dans le pays comme de l’opinion internationale.
“Ça s’habille comme ça pendant le Ramadan? Tu n’as pas honte de t’habiller ainsi?” Ces termes sont ceux d’ Ercan K, l’homme qui n’a pas hésité à gifler et empoigner la jeune femme pour le seul motif de la combinaison courte et légère qu’elle portait. Un acte aussi gratuit qu’inacceptable et qui démontre toute la pression malheureusement toujours d’actualité subie par celles qui se refusent à adopter une tenue dite “morale” pendant la période du Ramadan en Turquie.
Personne ne m’a aidé. Il m’a frappé à nouveau quand j’étais debout, le chauffeur nous regardait. Je l’ai giflé. Il a ensuite tiré mes cheveux et m’a donné un coup de poing. Il est alors parti et personne ne l’a poursuivi.
Pas suffisament sanctionné
Terriblement choquée, Asena Melisa Saglam s’est malgré tout précipitée sur son agresseur pour se défendre, mais celui-ci a préféré fuir, et ce, sans que qui que ce soit ne tente de le retenir. Il a été interpellé trois jours plus tard, mais n’a passé que quelques heures en détention avant d’être finalement relâché en attendant un éventuel procès. Une réaction jugée bien trop faible par la jeune victime qui dénonce une banalisation de la violence faite aux femmes:
Je ne cherche pas à discréditer le Ramadan, l’Islam ou à diffamer la religion. Mon seul souhait à l’égard du système judiciaire est qu’une peine appropriée et dissuasive soit prononcée contre l’agresseur.
Un sentiment d’impunité partagé par de nombreuses Turques qui ont souhaité manifester leur soutien à Asena Melisa Saglam en postant des photos d’elles en short sur les réseaux sociaux. La laïcité a beau être inscrite dans la constitution de l’état, les associations de défense des femmes dénoncent la censure actuelle des médias locaux, qui refusent de mettre en lumière les attaques dont les citoyennes sont de plus en plus souvent victimes.
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