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À 12 ans, ce garçon est autorisé par la justice à refuser une chimiothérapie

Barbara Wesoly
Quel est l'âge ou l'on devient grand? Celui où l'on est suffisamment mature pour décider de son existence? C'est la douloureuse question à laquelle a dû répondre un tribunal néerlandais, face à un jeune garçon atteint d'un cancer qui s'opposait au traitement prescrit par les médecins.

En novembre dernier on a diagnostiqué à David une tumeur au cerveau. Le jeune garçon de douze ans a alors affronté une opération visant à retirer celle-ci, suivi d'un traitement par rayons. En complément, les spécialistes ont prescrit des séances de chimiothérapie, solution que le petit néerlandais rejette, par peur que les effets secondaires n'affectent trop son quotidien et sa vie actuelle. Motivée à continuer à se battre, il préférerait se tourner vers des medecines alternatives. Un choix qui, s'il est soutenu par sa maman, est profondément rejeté par le papa de David, qui a dès lors saisi la justice pour le contraindre à se faire soigner.

 

Le droit de choisir

Après que des psychologues aient rencontré le jeune garçon, le tribunal d'Alkmaar, dans le nord des Pays-Bas, l'a autorisé à décider de ce qu'il jugeait le mieux pour lui-même, tout en affirmant comprendre l'inquiétude de son père:

Il n'y avait aucune raison de ne pas respecter le choix de David. Il peut raisonnablement évaluer ce qu'il estime être dans son intérêt et comprend les conséquences de ses actes, y compris celles qui sont négatives.


Au-delà de la souffrance des proches

Une sentence qui, si elle est terriblement difficile pour les parents et familles, vise à respecter et à entendre la voix de ceux qui même s'ils ne sont pas majeurs, subissent quotidiennement la souffrance et la violence de la maladie et des traitements. Elle intervient aussi en amont de la loi sur l'euthanasie des mineurs, adoptée dans notre pays il y a trois ans. Nous étions alors les premiers à envisager la fin de vie des plus jeunes atteints d'une maladie incurable. Dans un monde idéal, il n'y aurait pas de David atteint d'un cancer. Et il serait inconcevable d'imaginer perdre un enfant. Mais à défaut qu'il existe, cette décision permettra peut-être de rendre à tous la première des choses dont les prive la maladie. La liberté de choix.

 

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