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À 74 ans, sans maladie, Jacqueline Jecnquel programme le jour de sa mort

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

Mourir début 2020: tel est le souhait de Jacqueline Jencquel, 74 ans. Elle n’est victime d’aucune maladie, mais souhaite avoir recours au suicide assisté.


 

Jacqueline Jencquel, Française de 74 ans, a récemment été interviewée par le journaliste Hugo Clément, pour le média Konbini News. Dans cet interview interpellant, elle explique qu’elle mettra fin à ses jours en janvier 2020, en Suisse, la pratique étant toujours illégale en France. “À partir de 75 ans, on commence à avoir de plus en plus d’emmerdes de santé” explique-t-elle. “La perte de l’autonomie, c’est la fin de la vie pour moi, j’ai pas envie qu’on s’occupe de moi, d’avoir des infirmières (…). Je n’ai pas envie de me retrouver perfusée, ventilée, infantilisée”. Une perspective qui angoisse véritablement Jacqueline, au point de militer pour l’IVV, “l’Interruption Volontaire de vieillesse”. Ce suicide, elle en a discuté avec ses enfants, adultes désormais, qui sont tout à fait d’accord avec son choix: “Ils préfèrent avoir une maman libre et déterminée plutôt qu’une maman malade et dépendante”.

 

Jacqueline Jencquel x Hugo Clément

Jacqueline Jencquel a 74 ans. Elle est heureuse et ne souffre d’aucune maladie incurable. Pourtant, elle a décidé de mourir en janvier 2020. Elle explique à Hugo Clément pourquoi elle aura recours au suicide assisté en Suisse.

Posted by Konbini on Saturday, August 25, 2018


 

Et concrètement, ça se passe comment?


“Je vais faire un dîner, je vais inviter les copains, la famille… Et puis, j’irai à Bâle, en Suisse” explique-t-elle. Là-bas, elle devra prouver qu’elle est consciente et toujours bel et bien déterminée à mourir. “Il faudra que je dise ‘Je suis lucide, je suis Jacqueline Jencquel. J’ai bien vécu; j’ai tel âge et j’aimerais en finir'”. La police viendra, le médecin légiste aussi: il constatera qu’elle est assez lucide pour prendre cette décision. Reculera-t-elle par la suite? “Bah ça dépend” répond-elle “Ça dépend si la loi change en France. C’est un geste militant que je fais.”

 

Quid du suicide assisté en Belgique?


Chez nous, la loi du 28 mai 2002 dépénalise l’euthanasie (il ne s’agit donc pas exactement du suicide assisté), soit “l’acte, pratiqué par un tiers, qui met intentionnellement fin à la vie d’une personne à le demande de celle-ci”. Néanmoins, trois conditions sont requises: le patient doit être majeur, capable et conscient au moment de sa demande; celle-ci doit être formulée de manière, volontaire, réfléchie et répétée et ne pas résulter d’une pression extérieure; et enfin: la patient doit se trouver dans une situation médicale sans issue et faire état d’une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologie grave et incurable. Une troisième condition, qui, dans le cas de Jacqueline, ne serait pas remplie.

 

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