Avec son casting 5 étoiles (Brad Pitt, Margot Robbie, Tobey Maguire,…), “Babylon” est assurément l’un des films les plus attendus de ce début d’année.
Dans la Bible, Babylone était le fief de la décadence. Les hommes·femmes qui y vivaient étaient orgueilleux·ses et vaniteux·ses, au point d’ériger une tour qui toucherait le ciel et les rapprocherait du Seigneur: Babel.
La légende raconte que, face à tant d’arrogance, Dieu, furieux, décida de punir ces hommes·femmes présomptueux·ses en les répartissant aux quatre coins du monde et en leur faisant parler des dialectes différents qui les empêcheraient de se comprendre entre eux. C’est exactement ce que raconte le nouveau film de Damien Chazelle... Si ce n’est que nous sommes dans les années 1920-40 et que les hommes·femmes en question sont des acteurs·trices à l’ego démesuré, capables de tous les excès.
Pour planter le décor, et raconter ce show business de l’époque, “Babylon” débute par une longue scène introductive. Une soirée, chez un richissime producteur de cinéma, où les invité·e·s semblent délesté·e·s de toute forme de pudeur ou d’inhibition. Rien n’est trop grand, trop beau, trop fou pour les stars de l’époque, pas même un éléphant qui défèque au milieu des convives, permettant ainsi aux coupables de cacher le corps d’une jeune victime d’overdose. C’est brutal, trivial, vulgaire et poétique à la fois. A l’image du personnage de Margot Robbie, qui transcende tout le film et qui mériterait un Oscar pour sa performance. Elle y campe Nellie LaRoy, assoiffée de gloire, d’argent, de pouvoir. Persuadée qu’un brillant avenir au cinéma l’attend, elle pousse des portes, dévoile ses jambes et danse à corps perdu pour attirer l’attention des machos qui règnent en maîtres sur l’industrie du cinéma, même si c’est une réalisatrice qui remarquera finalement son talent. Avec un coup de pouce de Manny Torres, tout de même, l’homme à tout à faire de Jack Conrad (Brad Pitt), idole du cinéma muet, qui s’amourache de cette comédienne touchante et incontrôlable.
Une fresque de 3 heures
Cette fresque de plus de 3 heures dépeint le 7ème art comme le paradis de la luxure et de tous les vices. Il raconte ces acteurs·trices individualistes, sans une once de modestie, qui, après avoir goûté au succès, déchantent lorsque le cinéma prend de la voix.
Avec “Babylon”, Damien Chazelle, réalisateur surdoué de 32 ans à qui l’on doit “La La Land”, mais aussi “Whiplash” et “First Man”, célèbre le cinéma qui le passionne. Un peu comme l’avait fait Quentin Tarantino avant lui avec “Once Upon A Time in Hollywood”, s’attaquant à une autre période, celle des années 1960-70. Lui aussi avait fait jouer Brad Pitt et Margot Robbie. Et, pour l’anecdote, Chazelle avait aussi soumis le scénario de “Babylon” à Leonardo DiCaprio.
Comme son prédécesseur, mais avec moins de noirceur, Damien Chazelle raconte le cinéma qui bouleverse, qui traverse les époques, marque les esprits, les générations, se diversifie, éblouit, se trompe. Il dépeint aussi les perversions, la dépravation sans limite derrière le glamour et ces paillettes capables de vous détruire. Malgré quelques longueurs, “Babylon” s’inscrit dans la lignée des grands-chefs d’œuvre du 7e art que tout cinéphile se doit de voir un jour.
“Babylon”, de Damien Chazelle, avec Brad Pitt et Margot Robbie, en salles le 18 janvier.
Lire aussi:
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici