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Brûlés, découpés, à la poubelle… voici comment finissent les vêtements invendus

Celio s’est récemment attiré les foudres des consommateurs pour avoir lacéré des vêtements avant de les jeter à la poubelle. Un scandale qui soulève la question du gaspillage vestimentaire. Actuellement, il est en effet plus rentable pour un magasin de jeter sa marchandise invendue que de la donner.


Publié en février, un cliché montrant pulls, chemises et parkas déchirés  provenant du magasin Celio de Rouen, en France, a soulevé l’indignation des internautes. « Il y a dehors des gens qui meurent de froid, qui n’ont pas les moyens de s’acheter de quoi se vêtir décemment… et Celio jette des vêtements », a affirmé, en colère, Nathalie Beauvel, l’auteur de la photo. La marque a très vite réagi en publiant un communiqué officiel sur les réseaux sociaux certifiant que les vêtements étaient devenus inutilisables et dangereux pour la santé suite à un dégât des eaux.

Loin d’être un cas isolé…


Mais, même si Celio a tenté de se justifier et prôné l’acte isolé, il n’est pas la seule enseigne à s’être retrouvé sous les feux des projecteurs. En Novembre dernier, la chaine de magasins H&M, était elle aussi au cœur d’un scandale pour avoir brulé ses produits invendus. En effet le géant suédois incinère chaque année 12 tonnes de vêtements et ce depuis 2013. C’est une enquête menée par des journalistes danois qui a révélé la nouvelle et provoqué un véritable choc chez les consommateurs. L’enseigne s’est alors empressée d’affirmer que ces vêtements avaient été brûlés car ils ne remplissaient pas les règles de sécurité en vigueur. Mais selon les mêmes journalistes, les vêtements ont été analysés et ne contenaient aucune trace de produit chimique ou de taux d’humidité anormal et auraient donc très bien pu être portés.

Des chiffres inquiétants


Quelle est donc la vraie raison qui pousse les magasins à détruire leurs vêtements plutôt qu’à les donner à des associations pour en faire bénéficier les gens nécessiteux ? Sur 6 millions de tonnes de vêtements jetés chaque année dans notre pays seul 1,5 million de tonnes est en effet recyclé. Un chiffre interpellant quand on sait que près d’un cinquième de la population belge se trouve dans une situation de pauvreté.

Que dit la loi ?


Donner des vêtements invendus à une association coute en effet bien plus cher que de les éliminer. Le magasin doit payer la TVA sur tout le stock dont il souhaite se débarrasser. Par contre s’il détruit ces produits invendus cela ne lui coute rien grâce à une exonération d’impôt, ce qui signifie que la TVA est annulée et tombe à l’eau. Le problème est donc la législation européenne actuelle qui favorise le gaspillage industriel.

Un exemple à suivre


La question de cette législation avait d’ailleurs été soulevée il y a quelques années concernant cette fois-ci, non pas les entreprises vestimentaires, mais alimentaires. En effet les consommateurs s’étaient montrés choqués par le fait que les grandes surfaces jettent des produits encore consommables. Suite aux plaintes, la réglementation fédérale en vigueur a changé, et depuis mai 2015 les produits alimentaires destinés à être donnés sont désormais exonérés d’impôts. La situation pourrait donc évoluer aussi en ce sens pour le secteur vestimentaire en conséquence des récents événements. Reste à espérer que le profit passera un jour après le bien-être humain.

Et, pour consommer plus durable:

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