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Ce club bruxellois lance une campagne contre le harcèlement

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

Pour que la fête soit plus safe, tant pour les filles que pour d’autres minorités, le club bruxellois C12, lance une grande campagne et des actions précises, qui, on l’espère, pourront inspirer d’autres acteurs de la nightlife.


 

Si vous êtes une fille, vous n’êtes pas sans savoir que la vie en club est parfois une jungle: mains collées aux fesses sur le dancefloor, réflexions déplacées glissées à l’oreille et GHB posé en douce dans son gin to’. Autant de pièges que les clubbeuses doivent déjouer si elles ne veulent pas que leur soirée vire au cauchemar. Lors d’une enquête réalisée en février 2018, l’association Consentis, qui lutte contre les violences sexuelles dans les milieux festifs, a fait le constat que 57 % des femmes se sentaient en insécurité seules dans les bars, concerts et clubs. Pire, près de 60 % d’entre-elles disent y avoir été victimes de violences sexuelles. Des chiffres français qu’on devine n’être pas plus rassurant dans notre plat pays.

Pour lutter contre le harcèlement, des femmes mais aussi des minorités, le club bruxellois C12, situé dans la Galerie Horta qui fait le lien entre la Gare Centrale, la Rue du Marché aux Herbes et la place Agora et qui vient tout juste de souffler ses deux bougies, a lancé la campagne Safe Place. « On n’a pas reçu de plaintes spécifiques, mais on sait que le harcèlement est un vrai problème sociétal, auquel le monde du clubbing ne fait pas exception » nous explique Tom Brus, directeur artistique du lieu. « Pourtant, historiquement, le clubbing a été créé par et pour des minorités, gays et afro-américaines notamment, via la soul et le funk qui ont beaucoup influencé la house et la techno. La scène clubbing est censée être un endroit où les minorités se retrouvent, se sentent à leur place et en sécurité. Nous voulons réinstaurer ce sentiment, que tout le monde puisse danser et kiffer sans être ennuyé. ».

 

Enfin des solutions concrètes!


Les membres du club ont donc brainstormé jusqu’à sortir une panoplie d’outils anti-harcèlement des minorités. Par exemple, le club a mis en place un help desk, avec quelqu’un de formé à la cause, afin de pouvoir venir reporter les éventuelles agressions ou harcèlements dans les meilleures conditions. « L’employé au help desk est directement relié à la sécurité via un talkie-walkie. Il peut aussi poser les bonnes questions et avoir une vision claire des événements » détaille Tom Brus. Deuxième mesure: la collaboration avec le collectif Laisse les Filles Tranquilles qui a pour but de sensibiliser aux questions de harcèlement de filles, femmes et autres minorités. « On collabore depuis longtemps, mais là, on a renforcé le lien en imprimant plus de leurs messages notamment sur les barres de chantier qu’on utilise pour guider les gens aux toilettes. C’est plus esthétique et ça permet de renforcer la valeur de respect qu’on souhaite instaurer.”

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Le C12 sera aussi le premier club belge à suivre le formation plan SACHA, initiée par le festival Esperanza ! pour contrer le harcèlement sexuel en festival. Le but? Que les membres du staff soient au courant et sachent comment réagir s’ils sont témoins d’agressions. La team a également élaboré une charte et une brochure, qui rappellent les valeurs du club. « Elle sera à disposition dans le club, et les sorteurs pourront la distribuer à ceux qui ne respectent pas les règles pour faire la fête chez nous ».

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Rentrer à la maison en toute sécurité


Suite aux nombreux cas récents d’agression commis par des faux taxis et des faux Uber, le C12 a également décidé de part de mettre en place un concept de Safe Taxis, avec la compagnie qui s’occupe du transport de leurs artistes internationaux depuis des années. « Concrètement, une dizaine d’employés de la compagnie ont été formés pour être parfaitement en phase avec nos valeurs et ne heurter aucune des communautés qui se rendent au C12. Ils ont signé une charte en ce sens » explique Tom, qui a aussi négocié un tarif 10 % moins cher que les autres compagnies. « Chaque taxi a un numéro C12-1, C12-2, etc. Si nécessaire, nous pouvons donc retracer nos chauffeurs. »

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À vos idées!


« Le but n’est pas de dire qu’on est parfaits et qu’on a tout compris, mais plutôt d’ouvrir le débat, de susciter une réflexion sur le sujet » explique le programmateur du club. Le C12 a avant tout envie de connaître votre avis sur le sujet, de recevoir vos idées, vos suggestions d’actions à mettre en place pour que faire la fête reste festive.

 

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