ON A VU: ““Classement sans suite””, la pièce de théâtre qui dénonce la double peine des victimes de violences sexuelles
La pièce « Classement sans suite » raconte, à travers les comédiens·ennes qui jouent sur scène, une histoire universelle, celle de toutes les femmes victimes de violences sexuelles qui décident de porter plainte et entament un parcours de combattante. Elle sera jouée jusqu’en décembre à Bruxelles.
Écrite et mise en scène par Luca Franceschi, « Classement sans suite » est née de la rencontre entre l’équipe du théâtre CréaNova et l’avocate pénaliste Caroline Poiré. Cette professionnelle officie depuis 19 ans au Barreau de Bruxelles et est confrontée au quotidien à la difficile situation des victimes qui font face au « manque d’informations fournies par la justice, la longueur des procédures et l’incompréhension des décisions pouvant être prises par les autorités judiciaires ». Pour toutes ces raisons, elle a souhaité accompagné le projet théâtral « Classement sans suite » en mettant l’équipe en contact avec des professionnels du domaine, mais aussi des victimes, ainsi qu’en fournissant la documentation adéquate, les bons termes juridiques, le bon vocabulaire, les déroulés des procédures. Autant d’éléments qui rendent la pièce réaliste et pertinente. Sans oublier, que Caroline Poiré tient également un rôle dans la pièce, celui de l’entourage des victimes, mais aussi de celui des agresseurs.
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Le résumé
Sur scène, l’histoire est simple et multiple à la fois, elle est celle de millions de femmes, d’enfants et d’hommes dans le monde. Tous sont incarnés par Griselda, un personnage qui campe tantôt une jeune femme violée par un garçon rencontré à une fête, tantôt une prostituée violée par un client, tantôt un petit garçon victime d’inceste par son oncle, ou encore une femme victime des viols conjugaux de son mari. De son côté, Vincent incarne tous les agresseurs, ils ont tous les âges, sont issus de tous les milieux sociaux, mais sont, comme le rappelle la pièce, dans 96 % des cas, des hommes. C’est là leur seul point commun. Autour d’eux, on retrouve les personnages d’Enzo, qui incarne toutes les institutions : la police, la justice, etc. Agnès, elle, incarne les associations qui viennent en aide et épaulent les victimes dans leurs démarches. Enfin, Sophie est l’entourage des victimes et, parfois aussi, celle des agresseurs. Elle est là pour représenter les réactions les plus courantes et stéréotypées de l’entourage. Au travers de leurs échanges, de leurs histoires, on apprend, on rit, on s’indigne et surtout, on réalise tout le chemin qu’il reste encore à faire.
Pourquoi il faut aller voir la pièce ?
Accessible à tous les publics à partir de 16 ans, « Classement sans suite » est une pièce de théâtre que le plus grand nombre devrait voir. Jeunes et personnes âgées, hommes et femmes, parents, adolescents, grands-parents, car chacun·e est concerné par le sujet des violences sexuelles. Elles arrivent partout, tout le temps, à nos ami·e·s, nos connaissances, nos sœurs, nos filles, nos fils … Elles sont une réalité. Celle d’une société qui doit encore apprendre à déconstruire de nombreux stéréotypes et à se détacher de la culture du viol toujours présente. Un changement nécessaire pour éduquer, faire évoluer les mentalités, afin que les victimes puissent parler, soient écoutées, accueillies, crues, prises en charge et obtiennent justice en attendant, qu’un jour, il n’y ait plus ni d’agresseurs, ni de victimes.
En pratique
La pièce « Classement sans suite » sera jouée du 7 au 9 septembre prochain au théâtre CréaNova. Le 15 septembre prochain à la salle des fêtes de Jette, le 17 septembre, le 12 novembre et le 3 décembre à l’ULB, le 14 novembre à la salle Ten Wijngaert à Forest et le 23 et le 25 novembre à la Maison du peuple de Saint-Gilles. Vous pouvez réserver votre place pour une des représentations juste ici.
À savoir
La pièce “Classement sans suite” fait partie d’un triptyque de pièces de théâtre dont le théâtre CréaNova est à l’initiative. Le thème central est : les droits des femmes. Les deux autres pièces qui sont elles aussi à découvrir de septembre à décembre dans différents lieux de Bruxelles, sont “No Women’s Land”, qui traite des fémicides des femmes migrantes et “Sous mes ailes” qui aborde la charge mentale des mères.
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