ELLE NOUS INSPIRE: Mitra Kadivar, psychiatre au coeur de la folie iranienne
En tant que première psychanalyste iranienne, Mitra Kadivar n’a jamais hésité à bousculer les codes, indépendante et fière. Jusqu’à ce que son tempérament libre ne finisse par irriter ses voisins, suite à la dénonciation desquels la psychiatre se retrouve en hôpital psychiatrique. Sans jamais se laisser briser pour autant.
Nez aquilin, menton fier, port de tête altier: Mitra Kadivar a tout d’un aigle, mais un aigle royal alors, et elle se déplace avec la grâce et la prestance des personnes habitées. Par son métier, qui fut d’abord son combat à l’heure où la psychanalyse était encore confidentielle en Iran, jusqu’à ce qu’elle en arrive à devoir se battre pour prouver qu’elle même n’était pas atteinte de folie. Accusée par ses voisins d’entendre les voix d’un enfant (pourtant bien réel), Mitra Kadivar, qui s’apprêtait justement à transformer sa résidence en centre d’accueil pour les toxicomanes iraniens, en est empêchée par un internement forcé. Tout juste parvient-elle à prévenir le psychiatre français Jacques-Alain Miller, qui se lance alors dans une campagne internationale pour faire libérer sa consoeur.
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Tout le temps de son enfermement en hôpital psychiatrique, Mitra Kadivar ne faiblit pas. Elle clame sans relâche son hospitalisation abusive, refuse les traitements, refuse même de s’alimenter pour protester. Alors que son confrère français et ses élèves, bientôt soutenus par la communauté internationale, luttent pour sa libération, dans sa prison psychiatrique, Mitra Kadivar ne lâche rien. Face à la caméra de Jorge Leon, elle livre aujourd’hui son histoire dans un film éponyme qui emprunte au cinéma, au théâtre et au documentaire pour un résultat saisissant.
Dès les premières minutes du film, on est happé par le destin d’exception de cette femme exceptionnelle, et on ne manque pas d’admirer sa résolution et la détermination avec laquelle elle fait part de son histoire. De la résilience, il en faut pour survivre à ce que Mitra Kadivar a vécu, et elle fait preuve en outre d’une rare élégance. On se passionne pour son parcours, et à peine sortie de la projection, on dévore tout ce qu’il y a à lire à son sujet, et on se surprend à rêver de la rencontrer: pour l’écouter, d’abord, mais aussi pour lui parler, et bénéficier des lumières de cette psychanalyste brillante qui nous inspire décidément énormément.
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