Sur les réseaux sociaux, la #vanlife nous fait carrément rêver. Mais voyager en van, est-ce vraiment si cool ? Notre journaliste Marie a voulu savoir. Elle a parcouru les routes des Pays-Bas pour goûter à la liberté d’une maison sur roues.
Quiconque pense « séjour en van » imagine une camionnette Volkswagen vintage et ultra instagrammable avec une tente sur le toit. Et pourtant, ce n’est pas forcément le cas. Mon homme et moi avons opté pour un vrai van, avec tout le confort que l’on peut souhaiter (soit un lit double, une douche, des toilettes et une kitchenette). C’est beaucoup moins photogénique, mais c’est littéralement une maison sur roues et donc le moyen de transport parfait pour celles et ceux qui apprécient (secrètement) un peu de luxe.
UN HOMME PRÉPARÉ EN VAUT DEUX
Premiers hic: je ne suis pas du tout à l’aise au volant de ce mastodonte. J’ai du mal à manoeuvrer dans les rues étroites de ma ville. J’appelle mon homme à la rescousse. Il s’amuse avec ce nouveau joujou. Moi de mon côté, j’observe et j’apprends. Après un premier trajet depuis le lieu de location jusqu’à notre appartement en centre-ville, il me rassure: conduire un van, si on est bien concentré, c’est du gâteau. Mouais. Se déplacer en van – et donc vivre ensemble dans un mini espace – demande des compétences d’organisation. Il faut mettre toutes ses affaires à un endroit précis et de manière logique. Si j’en crois les experts en la matière, votre moyen de transport cinq étoiles se transformera vite en champ de bataille si vous ne faites pas attention au rangement.
UNE VRAIE COMMUNAUTÉ
Nous décidons de nous diriger vers la Hollande du Nord et la Frise. Ce n’est pas loin et c’est une destination où l’on passe d’un bel endroit naturel à un autre. Comme le camping sauvage est interdit aux Pays-Bas, nous recherchons des endroits sympas pour installer notre van le soir. Nous voulons des emplacements qui respirent la paix et la nature, et l’application Campercontact nous y aide. Si vous voyagez en haute saison, réservez vite, car les meilleurs campings sont vite complets. C’est parti! Voyager en van, c’est aussi profiter de la balade en elle-même: mettre de la musique et, si possible, privilégier les petites routes plutôt que les autoroutes. Nous sommes assis beaucoup plus haut que dans une voiture normale et avons donc une super vue tout le long du trajet. Notre premier arrêt, qui s’appelle Het Bos, est un camping branché, mais calme en Hollande du Nord avec seulement trente emplacements. Vous y trouverez une véranda photogénique, un bâtiment avec des douches propres, des cours de yoga et des produits régionaux de la ferme voisine. Notre petit emplacement n’a pas de point de recharge, mais il a la meilleure vue. Ne pas être connecté n’est pas un problème, car la plupart des vans peuvent rester sans électricité pendant environ deux jours si vous êtes un peu économe. Ce n’est donc pas du camping sauvage, mais ça s’en rapproche, car depuis la fenêtre de notre chambre, nous admirons une oasis de verdure. Au lieu de vouloir immédiatement passer au peigne fin chaque recoin de la région, nous copions ce que les campeur·se·s expérimenté·e·s font sur le site et profitons de la slow life: on débouche une bouteille de vin, on sort l’apéro, on déplie nos chaises de camping, on fait un feu de camp et on regarde les gens passer...
LÀ OÙ IL Y A DE LA GÊNE...
Dès le premier jour, nous comprenons que nous n’obtiendrons une véritable sensation de camping que lorsque nous abandonnerons notre planning pour voyager à notre rythme. Notre seul réveil est le chant des oiseaux. On part ensuite faire une promenade matinale dans les bois avant de prendre une douche (bien plus pratique de le faire au camping, pour que votre mini salle de bains ne déborde pas). On déguste un oeuf au plat et du pain au levain, les pieds nus dans l’herbe. Croyez-le ou non, nous aimons même les corvées qui accompagnent la vie de camping. Il y a quelque chose de magique à faire la vaisselle avec vue sur la forêt. Marcher jusqu’aux citernes avec sa mini toilette chimique sous le bras est quelque chose d’embarrassant, mais je constate vite que la honte n’a pas lieu d’être ici et que vider sa toilette dans la cuvette fait tout simplement partie de cette vie.
Par des routes sinueuses, une côte déchiquetée, des villages frisons dont je ne peux prononcer le nom et des prairies sans fin peuplées de moutons et de vaches, nous roulons vers le sud-ouest de la Frise. Nous y dormons à De Waps, un camping au milieu des forêts du Gaasterland. Bien qu’il y ait beaucoup plus d’emplacements là-bas et que je m’attendais à beaucoup moins d’intimité, la taille du camping n’est pas perceptible, car tous les emplacements de vans et de camping-cars sont cachés dans la verdure. Même si la plupart des gens tournent « la terrasse » de leur camping-car les uns vers les autres, nous retournons simplement notre van, de sorte que notre espace extérieur soit plus intime. Vous pouvez donc choisir vous-même si vous socialisez ou – comme nous (oups) – recherchez la paix!
La plupart des campings nature sont le point de départ de randonnées. Notre itinéraire traverse la plus belle partie de la Frise. Nous voyons des forêts sans fin, des collines et un point d’eau qui, avec un peu d’imagination, rappelle un lac canadien. Nous avons la nature ici pour nous seuls. Après un repas facile cuisiné dans notre van, nous admirons le soleil se coucher entre les arbres et nous nous glissons tôt dans notre joli lit. Le lit de notre van est à peu près aussi bon que celui de chez nous. Il dispose d’un vrai matelas et d’un sommier à lattes. Combiné à une couette, aux oreillers que j’ai apportés et à la possibilité d’assombrir tout le van, nous allons avoir une belle nuit. Le lendemain, bien reposés, nous roulons via l’Oudemirdumer Klif (qui longe la mer des Wadden) jusqu’au village de Hindeloopen et Woudsend. Si vous en avez assez de cuisiner en van, vous pouvez déjeuner au bord de l’eau à Omke Jan tout en regardant les bateaux amarrer. Juste une petite remarque: si vous conduisez le van vers de petits villages, il est préférable de vous garer juste à l’extérieur de ceux-ci pour éviter les attaques de panique. Les rues étroites et le van ne font pas bon ménage…
AVANTAGES NON-NÉGLIGEABLES
Pour notre dernier arrêt, nous nous dirigeons vers De Drie Provinciën, un camping nature à la frontière de Groningue, de la Frise et de la Drenthe. Nous sommes accueillis par Brigitte. Elle sourit devant notre jeunesse: nous nous sommes retrouvés dans un camping pour personnes âgées sans nous en rendre compte. L’avantage? C’est incroyablement calme, il n’y a pas de jeunes avec de la musique, pas d’enfants, pas de rires bruyants ou de fêtes interminables, et c’est très propre et bien organisé. Alors que la réserve naturelle de Het Mandeveld nous appelle, il se met à pleuvoir. On ne va pas pouvoir profiter de la nature pendant un petit moment, mais on s’installe confortablement dans le van. Les pieds en l’air, une bougie allumée et une bouteille de vin ouverte, on regarde une série sur notre ordi portable. Même par mauvais temps, un tel van fait rêver, surtout quand la propriétaire, Brigitte, nous apporte du pain, pour que nous n’ayons pas à aller au supermarché avec ce temps pourri. Quel service!
5 conseils
- Campaway.be vous conseille des destinations, explique la différence entre tous les types de vans, camping-cars et caravanes, vous indique les accessoires à emporter avec vous... Tous les trucs et astuces pour partir bien préparé·e.
- Il existe plusieurs sociétés où vous pouvez louer un van. Nous avons loué notre Dexter 580 à The Van Company à Anvers (Thevancompany.be). Les prix varient selon la saison et le modèle, mais comptez environ 100 euros par nuit. Vous pouvez également louer des camping-cars et des vans aménagés à des particuliers ou des professionnels via des sites comme Indie Campers (Indiecampers.fr), Yescapa (Yescapa.be) ou Roadsurfer (Roadsurfer.com/fr).
- Sur le site de Campercontact (Campercontact.com/fr) vous trouverez une liste infinie d’emplacements avec électricité pour votre van. Un emplacement coûte environ 25 euros par nuit. Ces emplacements sont complets? Sachez que vous pouvez facilement continuer pendant une ou deux nuits sans point de charge. Si vous avez des panneaux solaires, cela peut même être encore plus long.
- Pimpez votre van avant de partir. Apportez une nappe, de belles assiettes pour l’apéro, des tasses de camping tendance et un baffle pour votre musique. Si vous en avez l’occasion, apportez vos vélos. Une fois votre colosse garé, vous pourrez vous déplacer en deux-roues.
- Le fil rouge pour tout campeur qui se respecte? Être un peu sociable. Vous voulez une totale liberté et préférez ne croiser personne? Voyagez alors plutôt vers une destination où le camping sauvage est autorisé.
Photos et texte: @Marie Monsieur
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