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FAUT QU’ON PARLE: un robot sexuel envoyé en réparation pour maltraitance

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

Parce qu’on n’arrête pas le progrès, mais qu’il faudrait peut-être parfois le questionner, les robots sexuels ont fait leur apparition, pour le plaisir de certains monsieurs. Mais où s’arrête ce plaisir et où débute l’agression?


 

Elle s’appelle Samantha, elle est blonde et pourvue d’une forme d’intelligence artificielle. Pour la coquette somme de 3000 livres (soit 3400 euros à peu près), les hommes peuvent se l’offrir et faire ce qu’ils en veulent. Vraiment ce qu’ils veulent? C’est la question qui se pose, après que Samantha ait été envoyée en réparation après avoir été maltraitée à répétition, lors d’un festival autrichien dans lequel elle était exposée début septembre. Les visiteurs s’en sont violemment pris à elle: deux doigts ont été cassés, elle a été complètement souillée.

 

https://twitter.com/Franktamoufe/status/913129562812411904

 

Les poupées sexuelles: antidote ou poison?


Cet événement, d’apparence anecdotique, soulève une problématique de taille face à l’avènement et au succès de ce genre de poupées (selon une étude, 40 % des hommes voudraient acheter une de ces poupées dans les cinq prochaines années): leur acquisition n’éduquerait-elle pas les hommes à adopter un comportement sexuellement violent envers les femmes? Deux théories s’affrontent ici: selon certains chercheurs, ces poupées en silicone permettraient aux hommes d’assouvir leur pulsion sexuelle et, du même coup, de prévenir les comportements sexuels dangereux à l’égard des autres femmes bien réelles. Elles réduiraient le proxénétisme et seraient la solution à la prostitution humaine.

 

La sexualité, comme objet de consommation


Mais une autre théorie s’impose: ces poupées en silicone pourraient aussi émettre un message dangereux aux hommes, comme quoi, les femmes sont de véritables objets, qu’on utilise comme on le désire, qu’on touche sans attendre leur consentement et qu’on souille en débranchant leurs gémissements. En gros, elles transforment la sexualité en objet de consommation. Un danger d’autant plus palpable que ces poupées affichent un physique de plus en plus réel. Fini le temps des poupées gonflables difformes: désormais, les poupées d’origine nippones sont troublantes de réalisme. Et quand on sait qu’en Norvège les autorités saisissent de plus en plus de poupées sexuelles à l’effigie d’enfants, il est évident qu’il est plus que jamais urgent de légiférer cette nouvelle pratique.

 

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