FAUT QU’ON REGARDE: ““It’s complicated””, le docu qui parle de notre vision de l’amour
On a regardé “It’s complicated”, un documentaire réalisé par deux Parisiennes sur les relations amoureuses à l’heure des réseaux sociaux et des applis de rencontre. Et on vous invite à le mater aussi!
L’amour, c’est compliqué. Surtout quand on a entre 20 et 30 ans. Regardez autour de vous: entre le pote incapable de s’engager, celle qui flippe à l’idée de devenir maman, celle qui enchaîne les coups d’un soir made by Tinder et tous ces couples qui cassent à l’approche de la trentaine, c’est difficile à contester. Partant de ce constat, deux journalistes quasi trentenaires — qui bossent notamment pour France 2 et Arte — Miri Paturel et Noémie Mayaudon, ont décidé d’en faire un documentaire. Elles ont enquêté sur ce qui fait l’amour aujourd’hui: la fin des schémas classiques, les réseaux sociaux, les applications de rencontre, l’idéalisation du couple…
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L’herbe, plus verte ailleurs?
Le docu’ a un côté super rassurant: on vit tous, à quelques exceptions près, le même bordel intérieur. Et on comprend plus facilement ce qui entraîne ce bon vieux chaos amoureux: nous vivons dans une société qui abonde de choix. On a la chance d’être beaucoup plus libres que nos parents et nos grands-parents. On peut rompre quasiment en un claquement de doigts; sans affronter trop de jugements. On peut rencontrer des personnes aux quatre coins du monde, grâce à Internet et aux applis de rencontre. On a l’embarras du choix et c’est l’embarras tout court, car cette abondance de choix suscite une question en toile de fond: et si il y avait encore mieux ailleurs? Un peu comme le shopping: on a beau avoir déjà 5 jeans, on est toujours à la recherche de celui qui nous fera les plus belles jambes. Mais ce trop-plein de possibilités nous fait une belle jambe: avant, c’était plus simple: l’homme faisait la cour, puis il y avait la rencontre, le mariage, la famille… Aujourd’hui, on couche et puis advienne que pourra. Les codes sont bouleversés et c’est à nous à les réinventer. On vous laisse imaginer le chantier.
Génération Disney et “Friends”
Autre fait intéressant, soulevé par la psychanalyste Fabienne Kamer: notre génération a été biberonnée aux dessins animés Disney. Des histoires d’amour qui s’arrêtent toujours de la même manière: “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”. Comme si la bague au doigt ôtait les obstacles, ouvrait la voie au bonheur inconditionnel. Une perceptive qui nie complètement les difficultés de la vie à deux, des relations longues et de la routine qui s’immisce insidieusement. Et après Disney, on n’a pas été sauvés: on a zappé pour “Friends” et on s’est pris de passion pour la love story entre Rachel et Ross. Une relation calamiteuse, faite de ruptures et de premiers “je t’aime” prononcés complètement bourrés. A contrario, l’histoire plutôt sereine et heureuse de Chandler et Monica nous ennuyait à mourir. Alors qu’ils avaient peut-être trouvé la clé du bonheur… Mais pour nous, l’amour c’est la passion, les sensations fortes, le cœur qui s’emballe. Ou rien du tout.
Ce qu’on en a pensé
On a adoré le côté peps et ludique de la réalisation. On s’identifie facilement aux deux journalistes, qui se sont basées sur leurs propres réflexions et leurs propres expériences (une rupture après 7 ans, 10 ans de relation…) pour nourrir le documentaire. Elles rencontrent plusieurs intervenants intéressants, comme le philosophe Raphaël Enthoven ou la psychologue Fabienne Kraemer; mais aussi leurs grands-mères qui leur expliquent leur vision de l’amour ou encore un jeune couple d’amis prêts à passer le cap du mariage. Le contenu n’est pas révolutionnaire: on entend pas mal de choses dont on se doutait déjà, mais ça permet vraiment de relativiser nos questionnements et nos doutes. La conclusion est bienveillante et loin d’être moraliste: c’est à chacun de trouver son rythme, en passant éventuellement par des détours et des contretemps.
On le regarde où?
Sur Spicee, une plateforme française de documentaires sur abonnement ou à la demande. Tarif : 4,90 €/mois ou 1,99 € le visionnage à la demande.
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