FLAIR BOOK CLUB: on a lu le dernier Edouard Louis, ““Monique s’évade””
L’auteur de l’incontournable “En finir avec Eddy Bellegueule” nous raconte l’évasion de sa mère de l’emprise d’un homme alcoolique et violent. Plus aisé, il l’aide à fuir et à trouver un premier logement rien qu’à elle. La liberté, enfin!
Edouard Louis est le plus célèbre transfuge de classe. Né dans la misère du Nord de la France, il raconte son ascension dans “En finir avec Eddy Bellegueule“. Et il a déjà raconté dans “Combats et métamorphoses d’une femme” comment sa mère a suivi son exemple, quittant son mari ivrogne et violent pour une vie nouvelle à Paris. Mais elle s’est retrouvée sous la coupe d’un homme tout aussi nocif…
Le résumé de “Monique s’évade”
“Elle m’a appelé au milieu de la soirée. Elle pleurait.” Ainsi commence “Monique s’évade”. En arrière-plan, l’écrivain alors âgé de 28 ans, entend les insultes, les cris de l’homme avec qui elle habite (et non “vit”, une distinction à laquelle tient l’auteur). “L’Autre”, comme l’appellera ensuite. Elle n’a jamais osé lui en parler pour ne pas l’inquiéter, mais ce soir, c’est le soir de trop. Inquiet, Edouard la pousse à partir et à s’installer dans son appartement. Comme il est à l’étranger, il organise tout de loin. Il nous raconte chaque étape pour aider sa mère à trouver sa liberté : un lieu accueillant pour reprendre des forces, l’apprentissage de la technologie, la recherche d’un logement, les meubles à récupérer ou à acheter…
Et tout cela n’est possible que parce qu’il s’est élevé socialement, qu’il a les moyens de l’aider. D’où le sous-titre de ce roman : “Le prix de la liberté”. Car notre société ne permet pas à chacun de fuir.
Lire aussi: “Combats et métamorphoses d’une femme”, la déclaration d’amour d’Edouard Louis à sa mère
Et en 3 mots-clés?
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Pourquoi on a aimé le dernier livre d’Edouard Louis?
En plus d’une éloquente critique sociale, ce livre raconte les retrouvailles émouvantes entre un fils et sa mère. Dépassant la haine et la colère qu’ils ont pu éprouver l’un pour l’autre, lorsqu’ils étaient écrasés par le système. Il raconte aussi la joie éprouvée lors de cet envol vers la liberté. Et dresse le portrait émouvant de sa mère.
Elle n’avait jamais fait quoi que ce soit pour elle-même. Sa vie avait été, jusqu’à maintenant, une vie pour les autres.
À qui ça va plaire?
À celles et ceux qui avaient dévoré les précédents romans de l’auteur. Ils en découvriront un pan lumineux! Aux personnes touchées par la violence des classes. Aux fans de lectures qui aiment la complexité des relations familiales.
“Monique s’évade”, d’Edouard Louis, 180 pages, est paru aux éd. Seuil. Vous pouvez en télécharger un extrait ici.
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