FLAIR BOOK CLUB: le nouveau Sally Rooney mérite-t-il sa hype?
Dès l’annonce de sa sortie, le dernier roman de Sally Rooney, “Beautiful World, Where Are You”, a suscité la frénésie et sa couverture bleu tendre est apparue partout, même sur un tote porté par Carrie sur le tournage de la suite de Sex and the City. Mais la hype est-elle méritée?
Une seule manière de le déterminer: le dévorer, car oui, on fait partie de celles et ceux qui l’ont précommandé pour pouvoir le lire dès qu’il sortirait. Spoiler alert: notre verdict est mitigé.
Le résumé
Alice, une romancière, rencontre Felix, qui travaille dans un entrepôt, et lui demande s’il aimerait voyager à Rome avec elle. À Dublin, sa meilleure amie, Eileen, se remet d’une rupture et recommence à flirter avec Simon, qu’elle connaît depuis qu’ils sont enfants. Alice, Felix, Eileen et Simon sont encore jeunes, mais la vie commence à les rattraper. Ils se désirent, ils se déçoivent, ils se retrouvent, ils se séparent. Ils font l’amour, ça les inquiète, ils s’inquiètent de l’état de leur amitié et du monde dans lequel ils vivent. Est-ce qu’ils se trouvent en réalité dans la dernière pièce éclairée avant la pénombre, témoins de quelque chose qui leur échappe? Trouveront-ils une manière de croire en un “beautiful world“?
Et en 3 mots-clés?
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Pourquoi on est mitigées
La sagesse populaire veut que la meilleure manière d’écrire un roman à succès soit de s’inspirer du style ou de la trame d’un écrivain ou d’un roman déjà salué par la critique. Curieusement, c’est exactement ce que semble avoir décidé de faire ici l’auteure irlandaise acclamée pour ses deux romans précédents: “faire du Sally Rooney”. Ce qui est curieux étant donné qu’en l’occurence, Sally Rooney, c’est elle et qu’elle semble pourtant passer plus de 300 pages à faire un ersatz tantôt réussi, tantôt raté, de ses deux autres ouvrages.
De la psychologie des personnages à leurs relations voire même, certaines situations, on a parfois l’impression d’être plongé dans un pastiche de “Normal People” ou dans le triangle tortueux de “Conversations with friends”. Ce qui, pour quelqu’un qui ne les aurait pas lu ou au contraire, les aurait adoré au point de vouloir les revivre sous une autre forme, ne serait pas grave, mais est tout de même un peu décevant si on s’attend à un roman distinctif et non une sorte de mariage de deux autres ouvrages. Le dernier Sally Rooney a d’ailleurs reçu, de manière générale, un accueil plus mitigé, certains, dont le critique littéraire du prestigieux “New York Times”, le qualifiant de meilleur roman de la jeune auteure, tandis que d’autres lui ont reproché quelques redites et longueurs. Le meilleur moyen de vous faire votre avis sur la question? Le lire, même si pour le moment, il faudra patienter, ou bien lire le roman en anglais.
« Beautiful World, Where Are You», Sally Rooney, 356 pages, Farar, Straus & Giroux, 25€47, plus d’infos ici.
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