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FLAIR BOOK CLUB: ““Corps vivante””, le nouveau roman graphique et poétique de Julie Delporte

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste

Julie Delporte a essayé d’aimer les hommes jusqu’à ses 35 ans. Une vie hétérosexuelle faite de doutes, d’angoisses, de frustrations et de violences. Dans son nouveau roman graphique “Corps vivante”, elle raconte comment s’est révélé à elle son amour pour les femmes.  

Le résumé

“En 1990, Julie Delporte n’a encore jamais vu de butch, mais sa tante préférée chasse et fume le cigare. Presque vingt ans plus tard, elle publie un livre sur Tove Jansson dans lequel elle raconte avec joie que cette artiste finlandaise est la première femme à qui elle s’identifie, seulement elle était lesbienne et pas Julie. À 35 ans, après avoir surligné de toutes les couleurs son exemplaire de La pensée straight de Monique Wittig, Julie Delporte arrête de porter des robes et prend son avenir en main.” Dans ce joli roman graphique, l’autrice Julie Delporte, qui vit actuellement à Montréal, retrace le récit de sa sexualité: une sexualité faite d’agressions, de plusieurs viols — dont un par son cousin alors qu’elle n’était qu’une enfant —, d’injonctions mais aussi de tendresse. Elle raconte tout son processus de révélation à elle-même: elle, qui affirme être “devenue” lesbienne à 35 ans.

Et en 3 mots-clés?

#homosexualite

#corps

#acceptation

Pourquoi on a aimé?

Car c’est vraiment très, très beau. Dans ce roman graphique, qui fait suite à Moi aussi je voulais l’emporter, Julie Delporte semble se livrer plus que jamais, aux travers de ses dessins organiques, colorés, poétiques, toujours au crayon de couleur gras, accompagnés — si ce n’est l’inverse — de son écriture presque enfantine, qui vient inscrire ses questionnements, ses doutes, son histoire et ses sentiments. Elle évoque son histoire finalement aussi personnelle qu’universelle: celle de son corps, de sa sexualité, de sa non-sexualité, de son homosexualité et de son passé avant son coming-out, avant tout à elle-même. Elle revient sur le sujet, presque politique, de l’hétéronormativité et de toutes les injonctions qui sillonnent notre parcours de femme, de l’enfance à l’âge adulte.

À qui ça va plaire ?

À toutes celles et ceux que le féminisme intéresse, à celleux qui ont découvert ou assumé leur homosexualité sur le tard, à celleux qui ont envie de se plonger, le temps d’une heure ou deux, dans un univers coloré et poétique.

Corps vivante, de Julie Delporte, éd. Pow Pow.

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