Flair Book Club: jeu, set et match pour la ““La perfection du revers””
Parce que chez Flair, on adore tout partager avec nos lectrices, on a créé la rubrique « Flair Book Club » où l’on parle de nos coups de cœur littéraires. Cette fois, on vous parle de « La perfection du revers », l’histoire d’une championne de tennis argentine et de sa relation fusionnelle avec son père.
Le résumé
L’histoire de cette ex-étoile du tennis mondial, mystérieusement disparue du circuit à l’âge de vingt et un ans, commence dans la petite enfance en Argentine, lorsque sa mère quitte le foyer conjugal. Nourrissant pour sa fille une passion dévorante, le père s’ingénie à combler le vide affectif, et il emploie tout son temps libre à initier la fillette aux échecs et au tennis – deux vestiges des origines européennes de la famille. Or l’enfant montre d’évidentes prédispositions pour la balle jaune : il s’agit désormais de la hisser jusqu’au classement mondial.
Un tandem fusionnel diablement équivoque se met alors en place entre la graine de championne et son coach de père, l’un vivant par procuration ce que l’autre n’accomplit que pour le satisfaire ; jusqu’à l’irrévocable rupture. À la faveur de la minutieuse évocation du circuit professionnel des années 1990, on se prend d’admiration pour ce prodige au revers magistral, ferraillant contre les Monica Seles ou autre Steffi Graf. Mais pour elle, comme pour nombre de ses consœurs, derrière le sourire éclatant des victoires, passe l’ombre d’un rictus amer – celui des enfants qui ont grandi trop vite.
Pourquoi on aime
Dès les premières pages, on est happé par le style d’écriture enlevé de Manuel Soriano, qui écrit avec un délicieux mélange de rigueur journalistique et d’imagination romanesque. D’ailleurs, tout au long du livre, on n’a de cesse de se demander si Patricia Lukastic a vraiment existé, ou si elle est sortie tout droit de l’imagination de l’auteur, et une recherche sur internet ne fait rien pour clarifier la situation. Qu’importe: on se passionne pour l’ascension de cette championne, entre revers de carrière, coups durs, victoires et toujours en toile de fond, cette relation fusionnelle et parfois toxique avec son père. Le livre ressemble aux meilleures parties de tennis et laisse le lecteur sans répit, admiratif de la maestria des coups et de la vitesse à laquelle le match se déroule. Un vrai coup de coeur littéraire.
Lire aussi:
“Quand j’avais ton âge”, la BD émouvante qui invite au bonheur
“Le Cactus”, un roman délicieusement piquant
On a adoré “Le club des veuves qui aimaient la littérature érotique”
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici