Flair Book Club: ““La Grange”” nous a tenues en haleine jusqu’à la dernière page
Entre fait divers, récit d’intégration, drame familial et abus sexuel, “La Grange” multiplie les trames narratives sans jamais s’égarer ni nous perdre au passage et on reste en haleine jusqu’à la dernière page.
Pas étonnant quand on sait qu’Angie Kim, qui signe ici son premier roman, est avocate de profession, et donc parfaitement rodée à l’art de garder l’attention de son audience tout en bombardant celle-ci d’informations de la plus haute importance. Déformation professionnelle? L’auteure, originaire de Séoul, traduit également à merveille l’ambiance d’un tribunal, et on n’a qu’un regret à la lecture de “La Grange”: finir la dernière page.
Le résumé
Installés en Virginie, Young et Pak Yoo, couple d’immigrés modèles, ont investi toutes leurs économies pour transformer leur grange en centre de soins alternatifs. Depuis, une poignée de patients réguliers se pressent dans leur cabine pressurisée, réputée pour traiter diverses pathologies. Ici, chacun se connaît, s’apprécie. Et puis, un soir : une étincelle dans l’oxygène, une explosion mortelle. Henry, un petit garçon autiste, meurt sur le coup.
Acte de négligence ? Homicide volontaire ? L’effroi est total. Un an plus tard, la dizaine de personnes présentes à la grange ce soir-là se retrouve à la barre dans un procès retentissant. La police, les médias ont choisi leur coupable. Mais qu’en est-il de la vérité?
Les secrets des uns, les mensonges des autres. Dans ce vaste jeu de dupes, où la morale n’a pas sa place, le plus dur sera de s’arranger avec sa conscience...
Et en 3 mots-clés?
#procès
#secrets
#drame
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Pourquoi on a aimé
“La Grange”, c’est l’histoire de la famille Yoo et de son parcours en dents de scie fait de drames et de sacrifices pour s’intégrer dans un nouveau pays qui ne leur est pas familier. Non, c’est l’histoire de mères d’enfants “différents”, prêtes à tout pour augmenter la qualité de vie de leurs petits. Ou bien plutôt, maintenant qu’on y réfléchit, c’est l’histoire de deux mariages malmenés sur fond de mensonges, secrets, infidélité et pire encore. À moins que ce ne soit le récit d’un procès qui maintient toute une communauté (ainsi que celle formée par les lecteurs du livre) en haleine?
“La Grange”, c’est tout ça et plus encore, et si, sur papier, le nombre de pistes lancées par Angie Kim dans la construction de son intrigue peut donner le tournis, dans les faits, l’auteure qui n’en est pourtant qu’à son premier roman ne perd jamais le fil, et nous emmène dans un roman extrêmement bien construit qui, l’air de ne pas y toucher, nous rappelle au gré des pages que la vérité n’est jamais aussi simple que ce qu’elle n’y paraît au premier regard. Ingénieux, haletant et écrit dans une langue riche, “La Grange” est le genre de roman qui happe dès les premières pages et qu’on finit à regret, en espérant très fort que son auteur sortira un autre livre bientôt.
Ça va plaire à qui?
Toute personne qui a enchaîné les déceptions littéraires et est en quête d’un “bon livre”, de ceux qu’on a du mal à reposer parce que tant la trame narrative que l’écriture en elle-même sont séduisantes. Les fans de Jodie Picoult et de ses romans-procès y trouveront leur compte, tout comme celles et ceux qui s’intéressent aux parcours d’intégration, voire même, ont vécu l’expérience et s’y reconnaîtront. Attention toutefois aux triggers potentiels pour les victimes de violences sexuelles.
“La Grange”, Angie Kim, 464 pages, Belfond, 15.95€, plus d’infos sur le site de l’éditeur.
Si vous ou un.e de vos proches avez été victime de prédateurs ou d’abus, ne restez pas prisonnier.e du silence. Le portail Violences Sexuelles rassemble nombre de ressources, entre un rappel clair de ce qui constitue une violence sexuelle (oui, même un baiser non désiré) ainsi que des services de prise en charge des victimes et la marche à suivre pour porter plainte. En Belgique, la prescription pour les agressions sexuelles commises sur une personne de moins de 18 ans est de quinze ans: porter plainte avant que ce délai soit expiré, c’est assurer que la personne responsable de ces abus sexuels ne puisse plus faire d’autres victimes.
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