FLAIR BOOK CLUB: deux mangas pour découvrir le yaoi ou BL
C’est un des mouvements du manga et il est loin d’être destiné à un public gay: les femmes sont fans de ces œuvres de fiction centrée sur les relations sentimentales (ou sexuelles) entre personnages masculins.
C’est dans les années 80 que le terme yaoi est apparu, au côté des shônen (pour jeunes garçons), shojo (pour jeunes filles) et seinen (pour adultes). Les mangas yaoi (prononcez ya-oye ou ya-o-hi) – aussi appelés “boy’s love” (BL) – racontent des histoires d’amour entre hommes et passionnent tout particulièrement… les femmes et surtout les adolescentes!
Des autrices et des lectrices
Les autrices de mangas yaoi sont d’ailleurs le plus souvent des femmes. Elles mettent en scènes des héros assez androgynes. Ce serait d’ailleurs ce qui déplairait au public gay, qui préfère les mangas bara. Ces derniers mettent en scènes des personnages moins clichés, plus poilus, musclés, voire avec des rondeurs. Et les histoires sont moins à l’eau de rose et davantage tournées vers le sexe.
Davantage d’égalité
Ce genre a permis aux femmes mangaka d’aborder des questions d’identité de genre et de sexualité dans des mangas “pour filles”. Parmi elles, on trouve Moto Hagio, surnommée « la reine de du manga » au Japon. Active dès les années 70, elle a très tôt, questionné le genre et mis en scène des personnages androgynes pris dans des tourments amoureux. Pour elle, c’était une façon de raconter des histoires d’amour avec une vraie égalité, loin des codes de la société japonaise où la femme se doit d’être soumise.
Lisez aussi: Moto Hagio a reçu un Fauve d’Honneur au Festival Angoulême pour célébrer sa carrière.
Des corps moins menaçants
En plus de cette égalité de genre, ce qui plairait aux adolescentes, c’est qu’il y a dans les yaoi des corps androgynes, ce qui est moins menaçant que des corps masculins réalistes. Cela leur permettrait de fantasmer sans se sentir menacées. D’autant plus que la charge sexuelle est tournée vers un homme et non une femme. Toutefois, des scènes de viol peuvent aussi y être représentées, comme trop souvent dans les mangas.
Deux nouveau mangas pour découvrir le yaoi
“I Cannot Reach You”
Deux amis d’enfance s’adorent. Alors que tout semble les opposer. Yamato est un beau brun ténébreux, bon élève. Kakeru est un petit blond expansif, mauvais en classe. Alors que les filles se pressent autour de Yamato, celui-ci reste célibataire. Pourquoi? Se pourrait-il qu’il aime quelqu’un d’inavouable? Une histoire tendre et touchante, pleine de bienveillance.
“I Cannot Reach You”, 2 tomes parus, de Mika, éd. Kana. Plus d’infos sur ce manga.
“Cherry Blossoms after winter”
Ce n’est pas à proprement parler un manga, c’est un manhwa (coréen) paru dans la collection KBL, qui est spécialement dédiée aux manhwa BL! Suite au décès de ses parents, Seo Hae est recueilli par la meilleure amie de sa mère. Ha Eun, le fils de cette dernière, a du mal à l’accepter, ce qui les éloigne. Mais lorsque Seo Hae est en terminale, les deux garçons se retrouvent pour la première fois dans la même classe… Seo Hae ne pourra pas lui cacher le harcèlement dont il est victime. Et les deux garçons vont se rapprocher. Un récit plein de douceur, réconfortant et émouvant, qui a déjà été adapté en Kdrama, visible sur Viki.
“Cherry Bloss oms after winter”, de Bamwoo, éd. KBL (Delcourt). Plus d’infos sur ce manga
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