FLAIR BOOK CLUB: 3 mangas dérangeants et fascinants
Il y a des livres qui nous mettent incroyablement mal à l’aise… Mais qu’on n’arrive pas à fermer. Ces 3 mangas en font partie.
3 mangas dérangeants et fascinants, c’est le cocktail explosif que nous vous proposons dans cette sélection. Les ouvrir, c’est plonger dans des récits aussi étouffants qu’obsédants.
“Les liens du sang”
Une mère (Seiko) et son fils (Seiichi) adolescent sont étroitement liés. Sur la cover de chaque tome, on les voit poser ensemble à des âges et pour des occasions variés. Images d’Épinal où le bonheur et l’amour sont fixés. Et pourtant, dès le début de l’histoire, leur proximité a un on-ne-sait-quoi de malsain. L’atmosphère est étouffante. Et très vite, on comprend: la jeune mère, dont toute la vie tourne autour de son fils – elle ne travaille pas et son époux est peu présent – pète un câble.
Après un terrible drame, son masque souriant craque de plus en plus souvent et laisse place à un visage déformé par la violence, par les larmes, par la haine. C’est ce qui est particulièrement puissant dans ce manga, l’horreur qui s’affiche subitement sur les visages, de la mère ou du fils. Leur violence.
Lui qui est à l’âge des premières amours se trouve prisonnier. Comment se défaire de l’emprise de celle qui a toujours été tout pour lui? Parviendra-t-il à se libérer de cette relation toxique? Et à quel prix? À la fois complètement déroutant et captivant! La série a d’ailleurs remporté le Fauve de la Série au Festival d’Angoulême 2023.
“Les liens du sang”, de Shûzô Ôshimi, éd. Ki-oon. 15 tomes parus (série complète en 17 tomes).
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“Welcome back, Alice”
C’est au même auteur, Shûzô Ôshimi, que l’on doit ce 2e manga. L’histoire commence en première année de collège. Le timide Yôhei est amoureux de la jolie Yui qui n’a d’yeux que pour le charmant Kei. Ce dernier semble chercher les confidences et la proximité de Yôhei… Mais le triangle amoureux prend fin quand Kei déménage suite à la mutation de son père. Ou du moins, c’est ce que l’on croit. Car quelques années plus tard, la jolie Alice débarque au lycée. Et si Yôhei est toujours amoureux de Yui, la nouvelle élève le trouble. Et il ignore que cela va empirer: Alice n’est autre que Kei, bien décidé à mettre le bazar dans ses relations.
Il s’immisce ente Yôhei et Yui, provoque, embrasse, touche… Déstabilisant et intrusif autant par ses mots que par ses gestes, il dévoile à Yôhei ses pulsions sexuelles, leur part de violence. À travers Alice/Kei, l’auteur nous interroge sur notre vision de l’amour, de la sexualité, du genre. S’il y a des scènes osées, les échanges de regards troublés, les rougissements, portent tout autant de tension. Alice est un personnage complexe, dérangeant et fascinant.
“Welcome back, Alice”, de Shûzô Ôshimi, éd. Pika. 3 tomes parus (série complète en 7 tomes).
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“The Summer Hikaru died”
Un adolescent (Hikaru) a disparu dans la forêt. Il finit par réapparaître, mais son meilleur ami (Yoshiki) est persuadé que ce n’est pas lui. Qu’il a été remplacé par une mystérieuse créature. Dès le premier tome, on découvre qu’il a raison. Dans son corps se cache… quelque chose. Parfois, son visage laisse apparaître une sorte d’amas étrange. Pourtant, Hikaru se souvient de tout. Et Yoshiki refuse de se séparer de son ami. Mais d’étranges incidents de produisent dans leur village…
Qu’est-ce qui se cache dans la forêt ancestrale? Est-ce un monstre issu du folklore japonais qui a pris possession de son ami? Comment l’angoisse de perdre son Yoshiki peut-elle l’emporter sur la peur de “la chose” qui l’habite? Au-delà des mystères posés, c’est la force des émotions qui font de ce manga à l’atmosphère dense et angoissante, un superbe thriller horrifique.
“The Summer Hikaru died”, de Ren Mokumoku, éd. Pika. 3 tomes parus (série en cours).
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