FLAIR BOOK CLUB: que vaut le nouveau Camilla Läckberg sans Erica Falck?
Pour les fans du style souvent imité mais jamais égalé de Camilla Läckberg, la sortie de chaque nouveau polar est la garantie de sa lecture immédiate et compulsive. Mais que vaut son dernier roman, “La boîte à magie”.
Roman qui, on est au regret de vous l’annoncer d’emblée, ne nous invite pas du côté de Fjällbacka pour retrouver Erica Falck, la romancière enquêteuse à ses heures qui a rendu Camilla Läckberg célèbre. Plus surprenant, peut-être, sachant que cela fait déjà plusieurs livres (années, même!) que ses fans attendent le retour d’Erica, il s’agit cette fois d’un roman écrit à quatre mains, la star du polar suédoise s’étant associée avec un de ses compatriotes, mentaliste de son état. Un détail? Plutôt la garantie d’écrire au plus près de la réalité, s’il faut s’en fier à la trame d’un roman qu’on a dévoré d’une traite. Enfin, aussi vite qu’on peut lire plus de 600 pages, en tout cas.
Le résumé
Gröna Lund, parc d’attraction incontournable de Stockholm. Entre manèges à l’arrêt et obscurité angoissante, une boîte transpercée d’épées contenant un corps de femme est retrouvée. Pour la nouvelle enquêtrice Mina Dahbiri, l’affaire dépasse les compétences de la police. Vincent Walder, expert en mentalisme et en communication non verbale, accepte de lui prêter main-forte.
S’agit-il d’un tour de magie qui a mal tourné ou d’un tueur machiavélique?? En complément de leurs talents, une visite dans les archives policières devrait aider le duo à trouver des réponses...
Et en 3 mots-clés?
#enquête
#magie
#Suède
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Pourquoi on l’a dévoré
On a beau mourir d’envie de savoir ce qui arrive à Erica, Patrick, leurs proches et le splendide village de pêcheurs qu’ils ont le privilège d’habiter, dès le chapitre introductif du dernier Camilla Läckberg, on a oublié Fjällbacka pour se concentrer entièrement sur la trame du roman, qui démarre sur les chapeaux de roues et nous emmène avec.
Sur “l’échelle de Camilla Läckberg”, on n’est pas au glauque atteint dans “Le Prédicateur”, et certaines descriptions de crime qui nous hantent encore, mais on préfère vous prévenir, ce n’est pas non plus aussi gentillet (toutes choses étant égales) que “La Princesse des glaces”. Ce qui, paradoxalement, contribue au plaisir de lecture ou du moins, à l’envie de lire de manière effrénée pour savoir qui a bien pu se rendre coupable de crimes pareils. La réponse, une fois dévoilée, étant éminemment surprenante, comme dans tout bon livre de l’auteure suédoise. Dont on a comme l’impression que la brique se retrouvera dans nombre de valises cet été, quitte à devoir sacrifier une paire de sandales pour lui faire de la place...
À qui ça va plaire
Les fans de Camilla Läckberg vont adorer ce nouveau roman, qui réunit toutes ses forces (la construction minutieuse d’une intrigue, les rebondissements, les pièges aux lecteurs, l’immersion en Suède) sans certaines de ses faiblesses, notamment le côté parfois un peu trop plan-plan des descriptions de la vie familiale d’Erica Falck, qu’on finirait presque par imaginer avec toujours un Dumle ou autre bonbon en bouche.
Si vous aimez les polars scandinaves, vous allez adorer celui-ci, qui conjugue à merveille les codes du genre et fait souffler un délicieux frisson sur nos lectures estivales. Plus que certains de ses autres romans, parfois trop centrés sur le petit quotidien de ses personnages féminins, ici, on est pile sur le genre de livre qu’on s’achète, qu’on dévore, puis qu’on prête à son mec pour débriefer après. Un vrai succès!
« La boîte à magie », Camilla Läckberg et Henrik Fexeus, 672 pages, Actes Sud, 24.9€, plus d’infos ici.
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