Flair Book Club : « Quatre heures, vingt-deux minutes, dix-huit secondes », mon dernier coup de cœur
Dans « Quatre heures, vingt-deux minutes, dix-huit secondes » (le temps qu’il faut pour faire un marathon), l’écrivaine américaine Lionel Shriver dépeint avec un ton ironique et mordant l’obsession que nous avons pour le culte du corps et notre santé et la vieillisse qui nous fait si peur.
Notre dernier coup de coeur lecture!
Le résumé
Alors que sa femme jusqu’alors la sportive du couple est contrainte à la sédentarité à cause de problèmes de genoux, son mari Remington, 64 ans, tout juste retraité, lui annonce qu’il compte courir un marathon. Une annonce dont Serenata ne se remet pas. Le moment choisi par son mari pour se lancer dans un exploit sportif est aussi ironique, que surprenant qu’agaçant. Sportif du dimanche, l’homme parvient à relever le défi. Il y prend même goût… au point d’annoncer qu’il va courir un Iron Man. Pour se préparer, il fait appel au service de Bambi, une coach sportive au corps de déesse… N’étant plus en phase, obnubilé par son exploit sportif, le coach se déchire et traverse une véritable crise.
Et en 3 mots-clés ?
- Réaliste
- Mordant
- Ironique
Pourquoi on a adoré
D’abord pour l’histoire qui dépeint on ne peut plus bien notre société actuelle où nous sommes obsédés par la santé et le culte du corps. Poussés légèrement à l’excès, les comportements et les états d’esprit de Remington et Serenata amènent à la réflexion. Cela vaut aussi bien pour l’obsession que nous avons aujourd’hui pour le dépassement de soi et l’effort physique, que notre peur de vieillir, que les crises qu’un couple solide peut traverser.
Ensuite, pour la plume incroyablement fine et drôle de l’écrivaine Lionel Shriver. Écrire un livre sur la course à pied pourrait paraître ennuyeux aux yeux de certain·e·s et pourtant… Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas avalé les pages d’un livre aussi vite. La rivalité dans le couple et les tensions présentes sont dépeintes avec un réalisme et une ironie fracassante. Les observations et analyses de la romancière américaine sont tout simplement exceptionnelles.
À qui ça va plaire
À ceux et celles qui aiment se plonger dans un roman qui les amène à réfléchir, qui aiment avoir un regard d’analyse sur notre société et surtout qui aiment l’ironie. Si vous cherchez plutôt un livre réconfortant, « Quatre heures, vingt-deux minutes, dix-huit secondes » n’est pas ce qu’il vous faut.
Quatre heures, vingt-deux minutes et dix-huit secondes – Lionel Shriver – Belfond
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