On sait pourquoi le vin rouge donne mal à la tête, et c’est la science qui le dit
Des scientifiques américains pensent avoir trouvé la raison pour laquelle on a mal au crâne après avoir bu du vin rouge. Ils pointent du doigt un composé en particulier.
Quiconque a déjà bu du vin rouge s’est forcément déjà réveillé le lendemain avec un horrible mal de crâne. Comme le note un groupe de chercheurs de l’Université de Californie dans une récente étude publiée dans la revue Scientific Reports, la consommation de vin rouge peut entraîner des maux de têtes, même chez les personnes qui consomment d’autres types d’alcool et qui n’en souffrent pourtant pas.
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Par ailleurs, notent-ils encore, les maux de tête peuvent apparaître après une consommation en faible dose, de l’ordre de un à deux verres, en moyenne trente minutes à trois heures seulement après l’ingestion.
La faute à ce composé
Jusqu’alors, on accusait souvent les tanins et les sulfites d’être responsables de notre malheur, mais des chercheurs de l’Université de Californie pointent un autre composé organique du doigt, la quercétine. On la retrouve dans plusieurs plantes comme le sarrasin, les câpres ou les oignons rouges, mais aussi dans les raisins. À plus forte dose, d’ailleurs, dans les fruits qui ont été davantage exposés aux rayons du soleil, comme l’ont démontré les tests effectués sur seize vins rouges.
La quercétine joue un rôle dans la façon qu’a notre corps d’assimiler l’alcool. Lors de la digestion, l’enzyme aldéhydes déshydrogénases (ALDH) entre en jeu et transforme acétaldéhyde, un composant toxique particulièrement répandu dans les aliments produits par fermentation, en acétate. Or, la quercétine bloque cette transformation. De ce fait, l’acétaldéhyde s’accumule dans le sang et peut provoquer des migraines, de même que d’autres symptômes comme des nausées, une transpiration excessive et des rougeurs.
Nous ne sommes pas tous égaux face au vin rouge
Mais le vin rouge n’agit pas de la même façon sur tout le monde. En effet, en raison d’une variante dysfonctionnelle de l’ALDH, certaines populations sont plus enclines à avoir des maux de tête après avoir consommé du vin rouge. C’est le cas pour 40 % des populations de l’Asie de l’Est, comme les Chinois de l’ethnie Han, les Japonais ou encore les Coréens.
C’est pourquoi, en raison de ces différences notables, l’équipe de chercheurs espère pouvoir effectuer des tests cliniques. “Cela permettra aux personnes qui boivent du vin de choisir ceux qui peuvent leur donner moins mal à la tête”, estime Morris Levin, directeur du Headache Center de l’Université de Californie, et membre de l’équipe de recherche, interrogé par The Guardian. “Les producteurs pourraient également utiliser nos recherches pour réduire le taux de quercétine dans leurs vins.”
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