Vin conventionnel ou vin bio: lequel choisir?
Vous êtes dans les rayons de votre magasin ou chez votre caviste, et entre un vin conventionnel et un vin bio, vous ne savez lequel choisir?
Le caviste Simon Pirard, des Vins Pirard, nous éclaire sur le sujet. Tout d’abord, “les vins conventionnels sont des vins dont la culture et la vinification ne respectent pas les principes de l’agriculture biologique ou biodynamique, et peuvent donc utiliser des produits chimiques de synthèse et des intrants œnologiques”. À l’inverse, “un vin biologique est un vin issu d’une agriculture et d’une vinification sans produits chimiques de synthèse. Les principaux labels ‘AB’ et ‘Bio Europe’ (possédant aujourd’hui le même cahier des charges) sont le moyen de garantir cette démarche”.
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Mais comment savoir lequel choisir ? L’un est-il meilleur que l’autre ?
Une étude publiée dans la revue scientifique Social Science Research Network dévoile que les vins bios obtiennent une note moyenne de 6% plus élevée que les vins conventionnels, et les vins en biodynamie, une note 12% plus élevée. “C’est la tendance… C’est dans l’air du temps!”, réagit Simon Pirard. “Et c’est une très bonne chose que cela s’installe dans la durée. Les vins bio ne sont pas forcément meilleurs intrinsèquement, mais ils sont plus digestes, plus purs, plus nets, plus sapides.”
Pour faire un vin bio, il faut que les raisins soient cultivés sans intrants chimiques (je n’ai pas dit sans intrants!), et que la vinification, jusqu’à la mise en bouteilles, respecte un certain cahier des charges.
, explique Simon Pirard. “Pendant longtemps, on ne savait pas doser le souffre. Mais depuis quelques années, l’Europe a tranché, et il faut bien l’avouer, les pratiques ont clairement évolué. On contrôle mieux les vinifications (alcooliques et malolactiques) ainsi que toute la chaîne de production. En travaillant plus ‘proprement’, on a moins besoin de gommer les imperfections par de la chimie…”
À ce propos, Simon Pirard nous explique ce qu’est la biodynamie. “La biodynamie est une pratique plus large. Elle ne voit pas seulement le raisin ou le vin, mais prend en compte l’humain, l’animal, la plante… L’exploitation agricole est un tout. C’est le philosophe Rudolf Steiner qui est à l’origine de ce mouvement. Vu de l’extérieur, on prend d’abord les gens pour des fous, car ils parlent de la lune, des planètes, de préparations à base de plantes ou de bouses et de cornes enterrées... Il y a un côté ésotérique qui peut paraître un peu perché. Mais quand on écoute les observations des ‘praticiens’ et, surtout, quand on goûte les résultats, on est rarement déçu. Sans tomber dans l’excès et les déviances du vin, la biodynamie semble être un très bon compromis. Comme souvent, on sait qu’on a raison quand la bouteille est vide!”
Est-ce un choix pratique, économique ou de conviction environnementale pour les vignerons ?
Pour Simon Pirard, ce n’est certainement pas un choix pratique: “Il y a plus de mise en œuvre, besoin de plus de techniques manuelles, souvent de plus de personnel. On ne va pas vers le bio pour se faciliter la vie. Certains diront que les premières années sont difficiles, mais qu’ensuite la nature se régule d’elle-même.”
Si on s’arrête au simple “bio”, cela peut être un choix économique. On vendra un peu plus cher un vin bio qu’un autre. Mais si l’on n’y croit pas vraiment, comme souvent, c’est voué à l’échec.
Et de poursuivre: “La grande majorité des vignerons qui se mettent au bio ou à la biodynamie le font par conviction. C’est d’ailleurs très souvent au changement de génération que la bascule se fait. Les enfants se sont plus ouverts au monde, ont découvert d’autres manières de faire…”
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