On croyait le groupe éteint avec la disparition de son batteur, Denis Wielemans, en mai 2010. Les rockeurs mélancoliques nous reviennent pourtant, apaisés, avec Everest, un album oscillant entre pudeur et sentiments. Rencontre avec les voix du band, Lionel et Antoine...
Girls in Hawaii revient enfin...
Antoine Wielemans : "Après avoir encaissé le coup, nous nous sommes égrenés. Je suis parti un an dans les Ardennes, au calme. L'envie de refaire de la musique est revenue, mais j'avais besoin de voir si je pouvais encore m'y épanouir; Lionel et moi sommes restés en contact, nous sommes encouragés, sans savoir vers quoi nous allions. Au bout d'un an, j'ai bouclé une dizaine de morceaux, inspirés par des moments lumineux. Je les ai envoyés à Lionel qui, de son côté, avait aussi pas mal bossé..."
Lionel Vancauwenberge : "Ca a donné la base de l'album. Du concret avec lequel nous sommes partis en studio."
Everest, c'est la métaphore du défi à relever, des épreuves à surmonter?
Lionel :"C'est un nom de code que nous avions déjà avant la disparition de Denis, et qui est revenu. Il fait écho à notre impossibilité d'exprimer ce que l'on a vécu. Antoine voulait l'évoquer sans en parler directement. C'est paralysant d'analyser ses émotions et de les transformer en musique. Et il y a la symbolique de l'Everest: quelque chose de trop grand à englober, d'impossible à ignorer, mais que l'on peut aussi escalader... Et puis, il y a le surpassement, la neige éternelle, le côté céleste, qui collaient bien avec notre envie d'un album lumineux."
Antoine : "L'Everest revêt aussi un côté tragique, il est lié à pas mal de disparitions. L'écriture a été assez automatique, on a laissé les choses venir naturellement. Les gens voient les liens qu'ils veulent... On pourrait imaginer que le disque a été écrit pour Denis, mais ce n'est pas le cas, du moins, pas sciemment, pas consciemment..."
A peine annoncés, vos 1ers concerts affichent complets...
Lionel: "On ne savait pas si les fans allaient répondre présents. On espérait remplir les salles sur la longueur, pas si vite... Du coup, il y a du soulagement, du bonheur, de l'émotion, du stress... On ne sait pas trop ssi les gens attendaient, respectaient notre absence ou nous avaient oubliés. Nous-mêmes, n'étions pas sûrs de revenir."
De quel titre êtes-vous le plus fier?
Lionel: "Misses, le premier single, qui aborde des choses difficiles avec pudeur. Il est à la fois moderne et intemporel. Et revenir avec celui-là, c'était très symbolique."
