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L’interview self-love d’Elodie Da Silva: ““Niveau confiance en moi, la grossesse, c’était la pire période de ma vie””

S’aimer soi-même est la chose la plus importante qui soit, mais comment une personnalité met-elle en œuvre cet amour de soi dans sa propre vie? Nous avons posé la question à l’humoriste Elodie Da Silva.

Avez-vous confiance en vous?

J’ai 100% confiance en mes capacités professionnelles. Est-ce que j’ai confiance en moi dans mon rôle de maman? Cela dépend des réactions de mon fils, de comment je me sens… Quand j’étais plus jeune et qu’on me demandait si j’avais confiance en moi, je répondais toujours ‘oui’ parce que j’aimais mon corps. En vieillissant, j’ai compris que la confiance en soi, c’était quelque chose de beaucoup plus complexe que simplement son rapport à l’image. J’ai aussi réalisé que ce que j’entreprenais, mes actions avaient un impact sur ma confiance en moi. Me mettre en danger, en montant sur scène par exemple, va beaucoup plus m’aider que de pleurer dans mon lit.

De quelle façon la maternité a-t-elle changé votre rapport à vous-même?

Je ne voulais pas d’enfant au départ. J’étais persuadée que je n’étais pas faite pour ça. Et puis, j’ai eu la chance de tomber enceinte. Mais, pendant ma grossesse, et même après mon accouchement, je n’ai jamais ressenti cette ‘évidence’ dont tout le monde parle. En terme de confiance en moi, c’était la pire période de ma vie. J’ai absolument tout remis en question: ma relation avec ma famille, le père de mon fils, … moi! Quand je berçais mon bébé, j’avais l’impression de mal m’y prendre. Les réseaux sociaux venaient renforcer cette impression car je ne ressemblais pas du tout à ces mères sur Instagram. Ce qui est marrant, c’est que quand on regarde les photos de moi à cette époque, je n’ai jamais été aussi jolie, fine alors que je criais à l’intérieur.

Avec du recul, avez-vous compris pourquoi?

Il y a la fatigue, bien sûr, cette vulnérabilité extrême après l’accouchement… Je n’ai pas eu une mère qui me disait: ‘Ne t’inquiète pas chérie, tu vas apprendre sur le tas’. Je me suis rapidement séparée du père de mon fils donc je n’avais pas non plus de pilier à la maison pour me rassurer. Quand on dit qu’il faut un village pour élever un enfant, c’est vrai! Moi, je n’avais pas de village et ça a été extrêmement difficile de remonter la pente.

Comment avez-vous fait?

Je me suis isolée. Parce que, je n’avais peut-être pas de village, mais mon cerveau était pollué par les conseils non sollicités de gens qui me disaient ce que je devais faire ou ne pas faire. Comme je suis toujours dans l’extrême, je me suis expatriée au Canada. Il fallait que je parte, que je fasse taire ce bruit constant dans ma tête. C’est tout bête mais le décalage horaire m’a vachement aidée, ne plus avoir les gens au téléphone tout le temps. J’ai pu me reconcentrer sur moi-même, me poser les bonnes questions, sur ce dont j’avais besoin ou non. Par exemple, en 2025, j’ai pris la résolution de ne plus cuisiner. Avant, j’avais l’impression que je devais à tout prix cuisiner bio, maison, couper les légumes alors que je n’aime pas ça. Sans cet isolement, je n’aurais pas réussi à identifier ma propre vision de la maternité.

Votre séparation a-t-elle eu un impact sur votre amour propre?

Aux yeux de ma famille, de la société, j’ai eu l’impression d’avoir tout raté. Il n’y avait pas pire échec que de se séparer alors qu’on venait d’avoir un bébé. Mais, pour moi, c’était une renaissance. Alors, bien sûr, juste après la rupture, ça a été difficile mais, ensuite, lui, comme moi, avons pu nous retrouver chacun de notre côté. Ensemble, on s’était perdus. Il n’y avait plus que de l’amertume.

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Etre une maman solo qui gère, ça booste la confiance en soi?

Je n’ai pas honte d’être maman solo. Je crois qu’on doit être près de 40% de femmes dans mon cas aujourd’hui. Mais, je n’ai pas envie non plus envie de promouvoir ce modèle de vie. Ce serait 10 fois plus facile si je pouvais compter sur quelqu’un. C’est dur, mais on finit toujours par s’en sortir car les femmes sont incroyables. Je dirais plutôt qu’être maman solo m’a rendue plus bienveillante envers moi-même. Je me célèbre. Par exemple, hier, mon fils a renversé une tasse de café sur mon canapé beige et je n’ai pas crié. Je me suis vachement félicitée parce qu’avec la fatigue accumulée, j’aurais très bien pu péter les plombs. Sur les réseaux sociaux, on prône la parentalité positive, on a tendance à normaliser le fait de rester zen face aux bêtises de ses enfants mais ça reste un exploit.

Comment gérez-vous les jours sans?

J’accueille mes émotions. Aujourd’hui, par exemple, c’est un jour sans et je me suis autorisée à rester en pyjama dans mon lit cet après-midi. Quand je me force, quand j’essaie de me booster, d’aller contre ce que je ressens, j’ai un petit mal être latent qui ne me quitte pas. On ne prend pas assez le temps d’accueillir ce qu’on ressent, de se dire: ‘C’est la merde, je me pose, je pleure et après je repars’.

Une émotion, c’est quelque chose d’éphémère.

Encore faut-il réussir à repartir...

Une émotion, c’est quelque chose d’éphémère. C’est sûr que si je reste dans mon lit, que je ressasse sur tout ce qui ne va pas dans ma vie depuis 5 ans, il y a des chances que ça ne reparte pas. C’est un gouffre sans fond. Mais, si je me concentre uniquement sur ce qui ne va pas sur le moment présent, je repars car les choses finissent toujours par s’équilibrer.

Vous avez évoqué votre rapport sain à votre corps. Vous avez toujours aimé votre reflet dans le miroir?

Oui, sauf après mon accouchement. J’aurais aimé qu’on me dise qu’après la grossesse, on se retrouve avec un gros ventre tout mou, tout vide. Je me suis dégoûtée. Je n’arrivais plus à me regarder dans le miroir, à me toucher. Je suis rentrée dans quelque chose de très toxique. Une addiction au sport. Je faisais mes exercices avec mon bébé matin, midi, soir. Au bout de 3 mois, j’avais perdu tous mes kilos de grossesse et au bout de 6, j’avais retrouvé mes abdos. Maigrir, c’est le moyen que j’avais trouvé pour me faire croire que j’allais retrouver ma confiance en moi. J’étais, en fait, complètement déprimée. Heureusement, j’ai vite retrouvé un poids normal.J’ai arrêté d’être malheureuse et dans le rejet de mon corps. Aujourd’hui, j’arrive à me dire que mon corps, en donnant la vie, a accompli un truc de fou mais ce n’était pas le cas à l’époque. Après, ce serait vous mentir que de vous dire que je ne fais plus du tout attention à ce que je mange. Si tu finis toutes les assiettes que ton enfant ne termine pas, tu es mal barrée… Je fais attention mais plus pour ma santé que mon apparence. Je n’ai pas de balance, je ne me pèse pas. Je remarque que j’ai grossi quand je n’arrive plus à fermer mes pantalons.

Vous êtes humoriste, coach, … Est-ce compliqué d’avoir de multiples casquettes dans une société qui veut à tout prix nous enfermer dans des cases?

J’ai la chance d’avoir un père qui a toujours fait beaucoup de choses différentes et m’a prouvé que c’était possible. Mais, c’est sûr que c’est un combat quotidien. On me dit souvent qu’on ne comprend pas ce que je fais, que ce n’est pas clair…  C’est encore plus dur quand on est une femme. On ne remet pas en question le choix des hommes qui veulent se diversifier.

Vous êtes très suivie sur les réseaux sociaux. Les haters parviennent-ils à entacher votre amour propre?

J’ai la chance de faire des vidéos qui cumulent des millions de vues donc, forcément, je sais que, face à des millions de personnes, je ne vais pas plaire à tout le monde. Mais, j’ai une communauté extrêmement bienveillante qui me protège face aux haters. A tel point que je ne les vois plus!

Elodie Da Silva jouera son spectacle Tempête émotionnelle le 20/3 au W:Halll (Bruxelles). Infos: ticketmaster.be

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