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Sang de règles dans le potager.
© Getty Images

Au potager, le sang des règles se transforme en engrais

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Vous possédez un jardin, qui plus est un potager? Et vous êtes sans cesse à la recherche de solutions pour obtenir les légumes les plus frais, gouteux et juteux qui soient? Et si la solution se trouvait… dans les menstruations?

Vous avez bien lu, nous parlons ici de règles. L’information peut sembler totalement absurde. Nous n’allons pas vous cacher que lorsque nous sommes tombées sur la vidéo de Johann Gis, derrière le compte Instagram Permacultureaujardin, nous avons été surprises. Sans honte, ce spécialiste de la permaculture explique utiliser le sang des menstruations de sa femme dans son potager.

Le sang des règles, riche en nutriments

Un sujet qu’il qualifie de “tabou”, voire de controversé, tout comme celui de l’utilisation de l’urine au jardin. Pourtant, selon lui, cette pratique, “largement répandue à travers les âges et le monde”, est très utilisée en Amérique du Nord, et particulièrement au Canada, mais encore très peu en Europe.

“Le sang des règles se compose d’azote, de potassium, de calcium et de sodium, pour ne citer qu’eux”, explique Johann Gis. L’azote est un élément important dans le développement des plantes. Le potassium, lui, renforce les parois cellulaires de la plante et la rend plus résistante. À bonne dose, le calcium favorise le développement de fruits et légumes de qualité. Quant au sodium, il protège les plantes des maladies et des parasites.

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Se réapproprier ses règles

Johann et sa femme Lucie ne sont pas les seuls à utiliser le sang des menstruations comme engrais. En 2019, une certaine Laetitia expliquait déjà au magazine Vice utiliser ses règles pour faire pousser ses plantes et ses légumes, dans son appartement parisien. Au-delà de l’aspect écologique, cette démarche est pour elle une véritable revendication féministe. “Quand j’ai arrosé mes plantes avec mon sang menstruel, j’ai commencé à entrevoir mes règles de façon plus sacrée”, confiait-elle alors. Une belle manière de se réconcilier avec ses règles, encore trop souvent perçue comme quelque chose de sale et d’impur.

Si à ce stade, vous trouvez encore cette pratique étrange, sachez que certains engrais vendus dans le commerce contiennent du sang séché, et même parfois de la corne et du guano (terme quechua désignant l’amas d’excréments d’oiseaux marins et de chauves-souris, ndlr).

Comment procéder?

Si vous voulez tester la culture potagère à base de sang de règles, il va falloir dire adieu à vos tampons et vos serviettes jetables, que vous troquerez pour des protections hygiéniques réutilisables telles que la cup, des serviettes lavables ou des culottes menstruelles. Pour récupérer le sang qui s’y est accumulé, trempez-les simplement dans une bassine d’eau. Pour la cup, diluez directement le sang dans de l’eau. Enfin, versez le liquide sur vos plantes.

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