Notre journaliste Sarah s’est rendue au Graspop Metal Meeting, le plus grand festival du genre en Belgique. Malgré la pluie, les festivaliers ont répondu présents. Voici ce qu’elle en retient.
Le week-end dernier marquait le lancement de la saison estivale des festivals avec le premier événement musical, le Graspop Metal Meeting. Malgré un temps en demi-teinte, avec autant de soleil que de pluie, le plus gros festival de musique metal de Belgique a été un véritable succès qui a attiré non moins de 220.000 personnes. En auditrice assidue de rock, de punk et de metal, notre journaliste Sarah s’est rendue sur place. Compte rendu d’une journée de vendredi boueuse, mais musicalement réussie.
Cette édition 2024, qui s’est tenue du jeudi 20 au dimanche 23 juin, a été marquée par les intempéries. L’avant-veille de l’ouverture, une pluie diluvienne s’est abattue sur la Belgique et n’a pas épargné la commune de Dessel, où se tient l’événement. Les parkings ont été fermés, mais l’organisation a rapidement réagi en mettant en place des zones de délestages. Quelques festivaliers ont, en outre, dû être placés dans des hébergements d’urgence, car le camping était également submergé. Le site du festival, quant à lui, s’est transformé en véritable pataugeoire de boue, ce qui n’a néanmoins pas refroidi les ardeurs des festivaliers. Et c’est tant mieux, car, en fin d’après-midi, le soleil a enfin fait une percée dans le ciel jusqu’alors gris à en pleurer.
Bruce Dickinson la diva
Je ne dirais pas que je suis une habituée, mais j’ai déjà participé au Graspop à plusieurs reprises. La dernière fois, c’était en 2018. Mon premier constat, c’est qu’en six ans, le festival a pas mal changé. Le site est plus grand, les main stages toujours placées côte à côte, mais sur une plaine plus vaste qu’auparavant. Sur les quatre autres scènes, trois sont couvertes. Niveau décors, l’événement semble piocher son inspiration chez son grand frère français, le Hellfest, sans toutefois miser sur l’extravagance qui fait la réputation du festival de Clisson. Du moins, pour le moment.
Mais bon, j’étais surtout là pour écouter de la musique, pas pour m’extasier devant le décorum. La journée a commencé avec P.O.D., un groupe de metal alternatif originaire de San Diego, en Californie. C’était un concert de début d’après-midi, les festivaliers étaient un peu timides et les pogos ont tardé à arriver. Mais en fin de compte, le joyeux bordel escompté est arrivé. J’ai même assisté à la plus grande chaîne de rameurs qu’il m’ait été donné de voir. La journée s’est poursuivi avec Bruce Dickinson, leader du groupe Iron Maiden, venu en solo pour l’occasion. L’artiste a 65 ans, mais bouge toujours sur scène comme s’il en avait vingt. Et que dire de sa voix, qui n’a pas perdu de sa superbe! Seul point négatif, son comportement. Lui qui est pourtant habitué à la tête d’affiche avec son groupe a été relégué à 17h45, pour un set de seulement cinquante minutes. Et il a fait savoir son mécontentement à plusieurs reprises. Dommage, la diva.
Le feu du metalcore à la drum and bass
Les festivals, c’est autant de surprises et d’occasions de découvrir des groupes auxquels on n’aurait pas prêté une oreille en temps normal. Alors que j’attendais les “coreux” allemands d’Electric Callboy, du côté de la main stage nord, en me tournant vers le sud, j’ai découvert Avantasia. Un autre groupe allemand, mais entre le power et le heavy metal, cette fois. Malgré la dégaine quelque peu risible du chanteur, j’ai aimé son énergie et qu’il soit accompagné d’invités sur scène. C’était joyeux, malgré le décor de cimetière, et franchement pas désagréable à écouter pour quelqu’un qui n’est habituellement pas très sensible à ce genre musical.
Enfin, était venu le temps d’Electric Callboy. Je suis bien incapable de dire combien de fois je les ai vus, mais une main ne suffirait pas à les compter. Les Allemands ont percé il y a quelques années avec leur titre “Hypa Hypa”, et depuis, c’est la folie. Revêtant leurs costumes de scène au gré des chansons, ils ont mis le feu au parterre du Graspop. Et les fans leur ont emboîté le pas, entre coupe au bol et mulet ringards, survêts de sport bariolés et mini-mains au bout des doigts. Je vous laisse apprécier.
Ayant volontairement skipé les têtes d’affiche qu’étaient Five Finger Death Punch et Judas Priest, pour moi, la journée s’est achevée sur la Marquee avec un concert live du groupe de drum and bass Pendulum. Autrement dit, un concert d’electro, mais joué avec de vrais instruments. Un rêve devenu, en peu de temps, une deuxième fois réalité pour mon copain, qui mourrait d’envie depuis longtemps d’assister à un de leurs lives. Ça dansait, ça pogotait, ça transpirait, ça suintait du plafond. Bref, un concert énergique qui m’a littéralement lessivée.
Que retenir de ce Graspop?
Oubliez tous les clichés que vous pourriez avoir sur les fans de metal, nous sommes des gens adorables. Alors, certes, la population de festivaliers est composée à presque 80 % d’hommes, mais les femmes ont leur place aussi. Même dans les pogos! En cas de chute, il y aura toujours des inconnu·e·s pour vous rattraper et vous aider à vous relever. Et il y aura toujours des gens pour vous porter lors de vos sessions de crowd surfing.
Musicalement, c’était génial, bien qu’il y ait eu quelques petits couacs au niveau du son sur certains concerts. Si l’on oublie le prix exorbitant de la nourriture – comptez 7 euros pour une petite frite sans sauce, et parfois plus de 15 euros pour un plat un tout petit peu plus élaboré – c’était un quasi-sans-faute. Même la boue n’aurait pu gâcher une telle expérience. D’ailleurs, nombreux et nombreuses ont été les festivalier·ère·s à profiter d’un bain de boue gratuit. Je note aussi un prix de la bière tout à fait raisonnable de 3,5 euros qui n’a pas énormément augmenté depuis 2018. Certes, c’est plus cher que dans un café, mais cela reste en deçà de certains événements ou de salles de concerts belges.
Alors, l’année prochaine, vous m’accompagnez?
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