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© Paola Cola

PAOLA: le cola des Belges qui veut concurrencer le géant américain

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Bastien, Renaud et François, trois entrepreneurs liégeois, se lancent dans un défi de taille, digne d’un combat entre David et Goliath, celui de concurrencer Coca-Cola avec Paola, leur “cola des Belges”.

Si l’on vous parle d’une boisson gazeuse et sucrée, brune foncée, voire carrément noire, vous vous imaginez certainement une bouteille ou une cannette rouge cinglée d’un grand C blanc. Le géant américain des sodas, du haut de son piédestal, semble indétrônable. Rares sont ceux qui ont osé s’y frotter. Mais à Liège, un trio d’entrepreneurs téméraires a décidé de relever le défi. Ce jeudi 21 septembre, ils ont lancé le “cola des Belges” Paola.

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L’idée est née il y a huit ans au cours d’une soirée à laquelle participait Bastien, de l’agence Braconnier. “Un ami m’a parlé d’une idée, celle de lancer un cola belge”, se souvient-il. “Il faut dire qu’il en existe très peu sur le marché, du fait de l’omniprésence de Coca-Cola. Alors, ce projet fou, c’est un peu le combat de David contre Goliath.”

“L’union fait la force”

Ce qu’il a d’abord abordé sur le ton de la blague, l’entrepreneur liégeois a finalement voulu le concrétiser. Il y a quelques années, il rencontre Renaud, de la Brasserie C, à qui il expose son idée. À cette époque, le brasseur liégeois ne disposant pas des machines nécessaires, le projet tombe à l’eau. Entre-temps, ce dernier a produit S{Õ}WA, quatre sodas lancés durant le Covid pour répondre à la demande des consommateurs en boissons non alcoolisées.

Des machines pour fabriquer et mettre en bouteille un cola, il en avait désormais. Il y a un an, Renaud et son associé François sont donc revenus vers Bastien. Influencés par des initiatives comme Breizh Cola, qui fonctionne incroyablement bien en Bretagne, le trio liégeois, dont le slogan est “l’union fait la force”, a imaginé Paola.

De gauche à droite: François, Renaud et Bastien © Paola Cola

Un cola local

“L’idée était de créer un cola avec une recette la plus simple possible, mais surtout avec des ingrédients locaux”, indique François. “On retrouve de l’eau osmosée, donc la plus pure qui soit, du sucre de betteraves belges, du sirop de Liège fabriqué avec des pommes et des poires de la région, ainsi que du jus de citron vert produit à Seneffe, dans le Hainaut.” Cerise sur le gâteau, ce cola belge est en moyenne 30% moins sucré que ses concurrents.

Toujours dans cette optique locavore, Paola Cola est produit au cœur de la Brasserie C, mais sera, à terme, aussi fabriqué à 50% dans un atelier gantois.

Plus qu’un soda liégeois, Paola est un cola belge, ou plutôt LE “cola des Belges” du futur. D’ailleurs, l’étiquette fait référence à ce à quoi pourrait ressembler notre drapeau national dans quelques années, font savoir les trois Liégeois. Cette identité noire-jaune-rouge se retrouve aussi dans le nom.

Paola, c’est évidemment un clin d’œil à notre ancienne reine, qui était frondeuse et respectée.

, indique Bastien. “On retrouve également trois lettres en commun avec le mot ‘cola’.” Cette identité très belge est aussi ce qui caractérise le projet et le différencie d’autres comme Ritchie, qui a adopté une image très “seventies américaines”.

À la conquête du marché belge… et international

Dans un premier temps, l’ambition est locale. Dès ce jeudi, Paola Cola est vendu à la Brasserie C, et on devrait rapidement le trouver dans les boutiques liégeoises telles que “Wattitude” ou “100% Liégeois”. Dans un second temps, Bastien, Renaud et François veulent s’attaquer au marché national. “Nous voulons convaincre à Bruxelles, en Flandre, et pourquoi pas à l’étranger”, indique le trio. “Un Belge expatrié en Martinique a d’ailleurs déjà passé commande pour sa boutique”, se targuent-ils

Quid des grandes surfaces? “Nous espérons forcément nous retrouver dans les rayons de la grande distribution, mais Coca-Cola a toujours le monopole absolu sur le secteur. Autoriser la concurrence, ce serait forcément un manque à gagner pour les grandes surfaces”, nous confie Renaud. L’idée reste tout de même dans un coin de sa tête.

Le Paola Cola est disponible en format bouteille de 20cl, mais devrait également être vendu sous forme de canettes, dans un avenir plus ou moins proche.

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Nous l’avons goûté, voici ce qu’on en a pensé

Nous étions au lancement de ce nouveau cola belge, et avons pu y goûter en avant-première. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est surprenant. Le goût est extrêmement proche de celui du géant américain, en étant toutefois plus subtil. Outre le citron vert, les pommes et poires du sirop de Liège ajoutent une petite pointe acidulée très équilibrée.

Le soda est aussi nettement moins sucré, du moins, l’impression de boire une bombe de sucre est moins présente. À ce titre, le Coca-Cola a tendance à nous laisser en bouche une sensation étrange, comme une espèce de pellicule désagréable qui se dépose sur les dents et les fait grincer. Ou peut-être n’est-ce que nous. Dans tous les cas, avec cette boisson, ce n’est pas le cas. Sachez que le Paola Cola existe en version classique et en version sans sucre.

Lors de cette dégustation, nous nous sommes rendu compte que le cola manquait de longueur en bouche. Si, dans un premier temps, nous l’avons regretté, nous nous sommes finalement dits que ce n’était pas si grave que ça, que c’était même mieux. En effet, ce cola a également vocation à être proposé dans les bars et dans les restaurants, et il serait dommage que le goût d’un plat soit gâché par un arrière-goût de soda sucré trop présent.

Dégustation en avant-première lors du lancement au Yust de Liège. © Sarah Moran Garcia

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