La championne olympique en natation fait la une de l’actualité depuis qu’elle a annoncé donner un nouveau tournant à sa carrière en se formant à la kinésiologie. Le hic? Cette pratique controversée est dans le viseur de la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.
Dans une interview accordée au magazine Femmes Actuelles en septembre dernier, Laure Manaudou a confié avoir suivi une formation en kinésiologie.
Laura Manaudou se forme à la kinésiologie
Après avoir raccroché le maillot à l’âge de 26 ans pour se tourner vers de nouveaux projets, l’ex de Jérémy Frérot a décidé de se lancer dans une nouvelle activité tournée vers les autres. Ainsi, elle a partagé au magazine féminin avoir suivi un cursus en kinésiologie.
J’ai validé mes 600 heures de stage, il ne me reste plus qu’à passer la certification.
Tandis que l’ex nageuse déborde d’enthousiasme à l’idée d’endosser sa nouvelle fonction, il semblerait que cette activité professionnelle crée la polémique. Car il s’agit ici d’une pratique non consensuelle qui n’est pas reconnue par la communauté scientifique.
Une pratique dénoncée
La kinésiologie fait l’objet de nombreuses critiques. Selon le Conseil national de l’Ordre des médecins, la kinésiologie se prétend être un rééquilibrage psychocorporel: “La kinésiologie a pour objectif de réduire le stress afin de redonner à chacun la possibilité de recontacter son potentiel, de retrouver son pouvoir personnel, la capacité de choisir et d’accéder à ses propres solutions. Elle peut aider sur des problématiques physiques (douleurs, maladies, etc.) et psycho-émotionnelles (stress, peurs, phobies, anxiété, angoisses, difficultés d’apprentissage, de sommeil, d’alimentation, etc.). Elle améliore, entre autres, la gestion du stress, la communication avec soi et l’autre, la confiance en soi, l’estime de soi, la prise de décision, les performances physiques et intellectuelles.“ Cependant, l’Ordre des médecins rappelle qu’aucune formation n’est reconnue scientifiquement et que cette pratique comporte des risques, rappelant que
le risque essentiel est d’écarter les patients présentant des pathologies graves des traitements dont l’efficacité a été démontrée ce qui peut entrainer une perte de chance ou un risque vital pour ces patients.
Il alerte également sur des possibles dérives sectaires telles que “la pratique du charlatanisme” et “l’exercice illégal de la médecine”.
Une dérive sectaire?
Selon la Miviludes (Mission Internationale de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), “la radicalisation de certains adeptes de cette mouvance a conduit à des dérives à caractère sectaire dans laquelle la dimension hygiéniste portée au rang de dogme a constitué un facteur déterminant.“ À ce sujet, l’organisme d’État français rappelle une triste affaire de juin 2005 où “des parents, au nom de conceptions idéologiques inhérentes à la pratique de la kinésiologie et des “lois biologique”s de Ryke Geerd Hamer, avaient adopté pour eux-mêmes et leurs enfants le régime végétalien dans leur quête d’une alimentation purifiée. Cette alimentation carencée en protéines animales et en vitamines et leur extrême défiance à l’égard d’un monde médical jugé a priori dangereux causaient la mort de leur bébé, qui allaité par la mère depuis sa naissance, s’était retrouvé en état de malnutrition majeure.“
Lire aussi:
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici