Dopesick, la série glaçante sur l’addiction aux médicaments, à voir sur Disney +
Certaines séries ne laissent pas indemnes. C’est le cas de “Dopesick”, qui revient sur le scandale de l’addiction à l’OxyContin aux USA, un anti-douleurs ayant entraîné la pire vague d’addiction et d’overdoses de l’histoire du pays.
C’est l’histoire d’un médicament considéré comme révolutionnaire dans le traitement de la douleur, grâce à une libération prolongée durant 12 heures, censée diminuer, voir supprimer tout risque de dépendance. Et qui, 12 ans après avoir été commercialisé, était devenu la première cause de mortalité accidentelle aux USA. En 2017, on estimait ainsi que l’OxyContin avait tué 64.000 personnes. Et provoqué une crise sanitaire telle, qu’on considère aujourd’hui l’opioïde comme responsable du recul de l’espérance de vie américaine, une première depuis 50 ans.
Un portrait terrifiant
C’est ce scandale pharmaceutique que suit “Dopesick”, montrant aussi bien l’aspect humain dramatique de l’addiction, que les luttes de pouvoir et d’argent derrière la commercialisation du médicament. La série inspirée du livre de Beth Macy, Dopesick: Dealers, Doctors, and the Drug Company that Addicted America, couvre les débuts de l’Oxycotin en 1995, jusqu’à la conclusion du procès en 2021, qui opposait Purdue Pharma, créateur de celui-ci, à plusieurs états américains. Avec une redoutable finesse, Danny Strong, créateur du soap, dresse le portrait des habitants d’une petite ville minière de Virginie, parmi les premiers à tester ce nouveau traitement contre la douleur, présenté comme révolutionnaire et dont beaucoup finiront totalement dépendants, toxicomanes ou morts. Mais aussi les commerciaux, de Purdue Pharma, drillés pour vendre toujours plus leur produit sur base de chiffres et d’études falsifiées, comme la famille Sackler à l’origine de l’OxyContin, dont on estime aujourd’hui qu’ils ont volontairement cachés, en connaissance de cause, les dangers liés à leur médicament. Et enfin deux procureurs idéalistes, tentant de s’opposer à cette machine de guerre, devenue le plus grand dealer légal du pays.
Huit épisodes, qui laissent le souffle coupé et la boule au ventre, portés par un casting époustouflant, dont Micheal Keaton, qui interprète le docteur Finnix, praticien de Virginie, ayant conseillé l’OxyContin à nombre de ses patients, avant d’en devenir lui-même accro. Huit épisodes pour une crise aussi fascinante que terrifiante, ayant amené en 2021, la faillite de Purdue Pharma et le versement de 4,5 milliards de dollars aux victimes. Un plaidoyer moral, autant qu’une série biopic, parmi les meilleures jamais réalisées.
“Dopesick”, disponible sur Disney +.
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