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HORREUR
© Getty Images

FAUT QU’ON PARLE: je ne comprends pas pourquoi les gens regardent des films d’horreur

J’ai 38 ans et je n’ai jamais regardé un film d’horreur en entier de ma vie. À l’approche d’Halloween, j’angoisse à l’idée de croiser des affiches de cinéma et pis encore, de tomber sur une bande-annonce que je n’aurais pas demandé à voir.

C’est un peu au hasard que j’ai découvert que je détestais ça, voire ne comprenais pas. Alors qu’adolescente, tout le monde semblait adorer les films d’horreur, j’ai vite réalisé que ce n’était pas fait pour moi.

Une première expérience ratée

J’avais 15 ans, j’étais jeune et influençable. Un soir, alors que je dormais chez une amie, celle-ci m’a proposé de regarder “Le Projet Blair Witch“. À contrecœur, j’ai accepté sans sourciller, feignant un petit sourire enjoué. J’ai passé les pires 81 minutes de mon existence. J’ai caché mes yeux et bouché mes oreilles durant toute la durée de ce qui s’avère être encore aujourd’hui le moment le plus angoissant de mon existence. Autre expérience malheureuse, de ma propre initiative cette fois. J’ai voulu faire comme tout le monde et me sentir moins idiote quand on me parlait de ce “chef-d’œuvre cinématographique“ en visionnant “Scream“. Mal m’en a pris, j’ai arrêté à la scène du popcorn. Oui oui, quand le téléphone sonne et que la pauvre Casey Becker, jouée par Drew Barrimore, comprend qu’elle a affaire à un psychopathe qui ne lui veut pas du bien. J’ai gentiment rendu le DVD au monsieur de la vidéothèque (je suis née dans les 80...) et j’ai proclamé haut et fort que tout ça, c’était terminé. Et bien que j’aie compris qu’il valait mieux arrêter (ou ne jamais commencer), les images d’horreur ont continué à s’immiscer dans ma vie sans avoir été conviées.

L’impossible vision de l’horreur

Moi qui pensais que les choses iraient en s’améliorant en grandissant, je constate avec étonnement qu’elles ont empiré. Désormais, la moindre image issue d’un film sanguinolent me donne la nausée et peut provoquer en moi une peur panique. En témoigne ma réaction lorsque j’ai entre-aperçu, à mes dépens, plusieurs articles parlant de “Terrifier 3“, film interdit aux moins de 18 ans dans les salles de cinéma françaises. Du haut de mes 38 ans, je frissonne rien qu’à repenser à la tête de ce personnage qui semble tout droit sorti de mes pires cauchemars. Ce qui m’étonne aujourd’hui (au-delà du fait que je pense sincèrement que les réalisateur·rice·s de films d’horreur devraient consulter), c’est que ces films rencontrent leur public. Comment peut-on, avec la sensibilité et l’empathie qui nous définissent en tant qu’être humain, passer 1h30 devant des scènes d’une telle violence? Comment peut-on, visionner (confortablement installé en mangeant du popcorn) l’horreur et la cruauté? Certes, certaines personnes diront qu’elles aiment frissonner et avoir peur, mais que cherchent-elles devant des films comme “Terrifier 3“? Qu’ont ces films à nous apporter? À part nous faire vomir dans un sac en papier offert charitablement par le cinéma et nous traumatiser au point de finir nos jours avec en tête ce Père Noël chelou assoiffé de sang?

Très peu pour moi

Pour moi, le cinéma est avant tout une expérience immersive, deux heures d’aventures, de paysages et de décors, de personnages attachants et de dialogues passionnants. À 38 ans, je suis sensible au point de ne supporter aucune scène de violence (oui, je bouche mes oreilles et ferme mes yeux). Je n’ai jamais vu de film d’horreur en entier de ma vie, et je n’ai pas honte de le dire. (Je finirais par demander à l’algorithme d’arrêter de croire qu’un nouveau film d’horreur pourrait potentiellement m’intéresser. À bon entendeur.)

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