Georges Méliès: le cinémagicien qui a inspiré les plus grands réalisateurs
Si le cinéma est aujourd’hui comme on le connaît, c’est en bonne partie grâce à Georges Méliès. Maître de l’illusion et du rêve, il a influencé Steven Spielberg, George Lucas et même Tim Burton. Retour sur l’histoire surréaliste d’un magicien qui a créé le trucage, les effets spéciaux et tant d’autres inventions fantastiques.
Le cinéma n’oubliera jamais le grand Georges Méliès. Et pour cause, il a contribué à des avancées considérables et inventé des techniques qui ont permis au septième art de briller dans toute sa splendeur depuis plus d’un siècle. Néanmoins, commençons par le début. Ce dernier naît à Paris en 1861 dans une famille de fabricant de chaussures de luxe. À l’âge de 22 ans, il part pour Londres afin de perfectionner son anglais et découvre l’art de l’illusion au “Egyptian Hall”, lieu incontournable de la magie au XXe siècle. Méliès se prend de passion pour la prestidigitation et apprends aux côtés des plus célèbres magiciens d’Angleterre, les rudiments du métier.
Un artiste ambitieux
De retour à Paris, la tête pleine de rêves, il enchaîne les projets de peinture, de numéros de magie ou encore de journalisme, et finit par acheter son propre théâtre, mais pas n’importe lequel : le théâtre Robert-Houdin. Ce lieu était célèbre autrefois dans toute la capitale pour abriter les spectacles du prestidigitateur Houdin. Méliès hérite, grâce à son précieux achat, d’une série d’automates et d’objets d’illusion du magicien parisien, qui lui permettront par la suite de donner des représentations grandioses. Dans ce théâtre, il crée même l’Académie de Prestidigitation et parvient enfin à donner un statut légal aux magiciens ambulants, considérés à l’époque comme des parias par la plupart des gens.
Quel est donc l’homme à notre époque qui pourrait vivre sans féerie, sans un peu de rêve ?
Georges Méliès
La découverte du cinéma
Le hasard sonne un jour à la porte de Méliès. Le père des frères Lumière (inventeurs du Cinématographe, la première caméra) habite en réalité juste au-dessus du théâtre Robert-Houdin et convie alors l’illusionniste à la répétition de la première projection publique du Cinématographe. Méliès assiste avec émerveillement à cette séance qui restera gravée en lui pour le reste de ses jours. Convaincu que l’invention est révolutionnaire, il tente de racheter le brevet aux frères, sans succès. Le magicien ne baisse pas les bras et met au point une caméra en combinant deux prototypes différents, rachetés à des inventeurs. Sa société de production “Star Film” naît et marque le début d’un long voyage au pays des rêves.
Un conteur d’histoires
Les premiers films de l’histoire du cinéma ressemblent à des images animées. On y aperçoit par exemple des scènes de la vie quotidienne. Cependant, Méliès voit grand et ne tient pas à se contenter de montrer des images, il veut raconter des histoires. La légende affirme qu’il filmait un autobus dans la rue lorsque sa caméra a cessé de fonctionner. En rentrant chez lui, il observe les rushes et réalise que le bus est succédé comme par magie par un corbillard. Il découvre en réalité la magie du montage et du trucage grâce au bug de son appareil. Par la suite, il fonde son propre studio et y tourne des œuvres majeures du cinéma surréaliste. Il y mêle le dessin, la peinture, la robotique, les décors et la musique dans le but de créer des centaines de films oniriques oscillants entre le rêve et la réalité. Le magicien réalise notamment “Le voyage dans la Lune”, une œuvres unique considérée comme la première dans le genre cinématographique de la science-fiction.
La chute d’un grand créateur
Méliès invente le zoom, les effets spéciaux, la première reconstitution historique sur écran (il tourne un film sur l’affaire Dreyfus), amène le théâtre au cinéma, peint les pellicules pour créer des films en couleurs et tant d’autres innovations qui font de lui l’un des plus grands.
Ses œuvres connaissent un franc succès jusque la Première Guerre mondiale. Néanmoins, les gens ne désirent plus rêver face aux horreurs des conflits et les finances de Méliès sombrent alors dans la tourmente face aux sociétés de productions américaines qui produisent elles aussi leurs propres films. Il est contraint de vendre son théâtre et y laisse ses créations qui sont vendues, brulées par lui-même ou encore perdues au fond de cartons oubliés trop longtemps. Les films qui restent aujourd’hui de l’artiste sont des copies piratées à l’époque. Le cinéaste est finalement retrouvé au cours des années 1930 dans une gare, il est alors vendeur de jouets et finit ses jours paisiblement dans la Ville Lumière, après avoir été l’un des plus grands inventeurs de l’histoire.
Méliès aujourd’hui
De nombreuses initiatives sont à l’heure actuelle mises en œuvre pour restaurer les films du cinéaste. Il est étudié, admiré et inspire encore maintenant les plus grands réalisateurs contemporains. Le film “Hugo Cabret”, issu du livre “L’Invention d’Hugo Cabret” et réalisé par Martin Scorsese, raconte d’ailleurs son histoire fantastique et tragique. Les créations sauvées du cinéaste sont également disponibles sur Youtube en libre accès. L’occasion de rêver autrement et de s’imaginer des mondes qu’il a tenté de nous faire découvrir au travers de sa créativité sans fin. Grâce à eux, entrez dans l’univers visionnaire de Méliès, le plus grand cinémagicien de tous les temps.
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