ON A VU: « Le bleu du caftan » le film qui nous a fait danser et pleurer au cinéma
Sorti ce 29 mars en salle, « Le bleu du caftan » de Maryam Touzani est un véritable bijou de cinéma qui nous a bouleversé. Le film aborde un sujet encore tabou dans la société marocaine : l’homosexualité.
La réalisatrice Maryam Touzani signe un second long-métrage avec « Le bleu du caftan » qui aborde lui aussi un pan silencié de la société marocaine. Après son premier film « Adam » où elle mettait en scène une jeune femme enceinte et non-mariée qui quitte son village pour ne pas affronter la réaction de sa famille et de son entourage. En effet, au Maroc, avoir un enfant hors mariage est toujours fortement réprimé par la loi et considéré comme honteux. Tout comme l’homosexualité, thématique centrale de « Le bleu du caftan ». Un sujet qui résonne avec l’actualité puisque de nombreuses arrestations de personnes homosexuelles ont eu lieu dans le pays après qu’elles aient été dénoncées grâce à leurs usages d’applications de rencontre gays sur lesquelles elles sont piégées. Mais loin d’être une critique frontale de la société marocaine, le film est une histoire douce, intime et émouvante, qui nous plonge dans le quotidien d’un couple qui s’aime profondément, malgré le non-dit qui règne entre eux.
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Le résumé
« Halim est marié depuis longtemps à Mina, avec qui il tient un magasin traditionnel de caftans dans la médina de Salé, au Maroc. Le couple vit depuis toujours avec le secret d’Halim, son homosexualité qu’il a appris à taire. La maladie de Mina et l’arrivée d’un jeune apprenti vont bouleverser cet équilibre. Unis dans leur amour, chacun va aider l’autre à affronter ses peurs. »
Pourquoi on a adoré ?
Pour le rythme du film qui bien qu’il paraisse lent au début, nous permet de nous imprégner des habitudes des personnages, de leur quotidien dans la médina, des exigences du métier de tailleur qu’exerce Halim, de la précision du geste, des techniques ancestrales utilisées pour réaliser ces magnifiques caftans. Des scènes qui permettent aussi de comprendre le lien complexe qui les unit et leur routine. Une routine qui va être bouleversée par la maladie de Mina qui l’affaiblit à petit feu et l’arrivée de Youssef, un jeune apprenti qui va peu à peu briser le silence dans lequel Halim s’est enfermé. On s’attache très vite à ces trois personnages aussi mystérieux que vrais. On pleure face à leurs confessions parfois si difficiles à prononcer à voix haute, on vibre à travers l’amour et l’affection qu’ils se portent et on danse même avec eux sur notre siège dans le noir de la salle de cinéma. Un film sur l’amour avant tout, dont on ne ressort pas indemne.
“Le bleu du caftan” de Maryam Touzani, en salles dès ce 29 mars.
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