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Mon petit renne, Martha, inspirée de Fiona Harvey
© Netflix

MON PETIT RENNE: un juge valide la plainte de Fiona Harvey, qui réclame 170 millions de dollars à Netflix

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Un juge fédéral californien a validé les poursuites judiciaires, après la plainte déposée par Fiona Harvey contre Netflix. L’Écossaise accuse la plateforme d’avoir diffusé des informations diffamatoires à son encontre dans la mini-série “Mon petit renne”.

Depuis sa sortie, en avril 2024, “Mon petit renne” a fait couler beaucoup d’encre, et certaines voix se sont élevées. Parmi elles, celle de Fiona Harvey, la femme dépeinte dans la série sous les traits de Jessica Gunning en tant que Martha Scott. Invitée à la télévision et à commenter le programme dans divers médias, la “vraie Martha” n’a eu de cesse de démentir ce qui était dit d’elle dans la mini-série devenue un véritable feuilleton judiciaire.

En effet, en juin dernier, Fiona Harvey a déposé une plainte pour diffamation contre le géant du streaming américain, lui réclamant 170 millions de dollars de dédommagements pour les dommages moraux causés par la série. La principale intéressée parle notamment de harcèlement et de menaces de mort. Dans sa plainte, l’avocate écossaise de 58 ans, avance que l’histoire de “Mon petit renne”, présentée comme une histoire vraie par son réalisateur, Richard Gadd, et par Netflix, est “le plus grand mensonge de l’histoire de la télévision”.

Sur le banc des accusés, Netflix s’est défendu, demandant que les poursuites soient abandonnées. Le géant américain arguant que les événements relatés dans “Mon petit renne” étaient “substantiellement vrais” et qu’il tenait au téléspectateur·rice·s de le savoir. Parmi les éléments présentés dans la série et démentis par Fiona Harvey, des faits d’agressions physiques et sexuelles, ou encore une condamnation pour le harcèlement d’un policier.

Une “histoire vraie” potentiellement diffamatoire

Le juge fédéral californien Gary Klausner, chargé du dossier, a donné tort au géant du streaming, “Il existe une différence majeure entre le harcèlement et le fait d’être condamné pour harcèlement par un tribunal. De même, il y a de grandes différences entre des attouchements inappropriés et une agression sexuelle, ainsi qu’entre bousculer quelqu’un et crever les yeux d’une personne”, estime le juge dans son rapport. “Tandis que les actions supposées de la plaignante sont répréhensibles, les déclarations de la défense sont pires et sont susceptibles de produire un effet différent sur l’esprit du spectateur”, ajoute-t-il.

Selon Gary Klausner, les événements décrits dans la série peuvent tenir de la calomnie. Il a dès lors jugé valide la plainte de Fiona Harvey. Il considère, en outre, que Netflix “n’a fait aucun effort pour vérifier l’exactitude des déclarations et des représentations, ou pour prendre d’autres mesures afin de cacher l’identité” de la “vraie Martha”. Netflix a assuré à l’AFP qu’il défendrait cette affaire et “le droit de Richard Gadd à raconter son histoire” coûte que coûte.

Pour rappel, “Mon petit renne” raconte l’histoire de Dony (Richard Gadd), un aspirant humoriste raté travaillant dans un pub. Un jour, il rencontre Martha, une nouvelle cliente à qui il offre un thé. S’ensuit une longue période de harcèlement sur son lieu de travail et par mail, notamment. Les noms ont volontairement été changés, mais cela n’a pas empêché des internautes de retrouver la véritable Martha, Fiona Harvey, qui a inspiré le personnage de Richard Gadd.

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