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ON A VU: Beetlejuice Beetlejuice et cette suite ne plaira pas à tout le monde

A vrai dire, elle risque de ne séduire que les initié·e·s. Car, hormis la succession de clins d’œil au long-métrage original et les références à la filmographie de Tim Burton, “Beetlejuice Beetlejuice” manque de panache. La présence au casting de Jenna Ortega (Mercredi Addams) suffira-t-elle à amener un nouveau public en salles? Julie et Laura, qui ont vu Beetlejuice 2 en avant-première, vous donnent leur avis.

Écrire que nos journalistes étaient excitées à l’idée de découvrir cette suite de Beetlejuice est un euphémisme. Normal pour 2 gamines qui ont grandi dans les années ’90, précautionneuses de ne jamais répéter 3 fois le nom du démon de l’enfer?

Dès le générique, leurs cœurs s’emballent et leurs pieds frétillent. Les noms des acteur·trice·s  qui ont fait le succès du film à l’époque défilent à l’écran dans la même typographie que celle utilisée en ’88. Seuls Geena Davis et Alec Baldwin (Barbara et Adam Maitland) manquent à l’appel. Tim Burton justifie leur absence par 2 raisons: la 1re étant que le réalisateur souhaitait raconter une toute autre histoire. Dans un second temps, il a aussi expliqué qu’il n’aurait pas été possible d’intégrer les Maitland à cette suite, puisqu’en tant que fantômes, ils n’auraient pas dû prendre une ride. Or, même si le botox est légion à Hollywood, personne ne peut nier que leurs interprètes ont aujourd’hui 35 ans de plus au compteur. Sous les traits de Beetlejuice, il était plus facile de cacher les effets du temps sur Michael Keaton qui, grâce au grimage, a pu rendosser son costume rayé.

Les abonnés absents

Jeffrey Jones est lui aussi aux abonnés absents mais pour des raisons bien plus sordides. L’acteur, qui campait Charles Deetz dans l’œuvre originale, a été arrêté pour possession d’images pédopornographiques. Tim Burton, dont personne ne questionne plus l’imagination débordante, a tout de même réussi à intégrer le père de Lydia dans son récit, sous une forme tout à fait étonnante dont on ne vous dira rien avant que vous n’ayez vu le film en salles.

Winona Ryder (Lydia Deetz) et Catherine O’Hara (Delia Deetz) rempilent quant à elles et donnent la réplique à d’autres grands noms du cinéma comme Justin Theroux, Willem Dafoe, Monica Belluci ou encore Jenna Ortega, nouvelle muse du cinéaste qui lui a déjà confié le rôle de Mercredi Addams dans la série qu’il a réalisé pour Netflix.

Le pitch

Dans cette suite, Jenna Ortega interprète Astrid Deetz, la fille de Lydia, qui ressemble étrangement à l’ado qu’était sa mère… si ce n’est qu’elle refuse de croire aux fantômes. Lydia, si elle arbore toujours la même coiffure et ce look gothique, s’est assagie et n’est plus cette jeune fille rebelle et intrépide qu’elle était 30 ans plus tôt. Elle anime une émission sur le paranormal pour la télévision sous la houlette de son nouveau petit ami, Rory (Justin Theroux), qui se sert des capacités de médium de sa chérie, pour gagner un maximum de pognon.

A la demande de Delia, qui elle n’a rien perdu de son excentricité, et suite à un événement tragique, la petite troupe retourne dans la maison hantée de Winter River. Les Maitland n’habitent plus le grenier mais leur maquette y est toujours installée. Beetlejuice, qui sent la présence de celle qu’il voulait épouser dans le 1er volet, va réquisitionner l’aide de Lydia pour l’aider à échapper aux griffes de sa 1re femme, terrifiante mangeuse d’âmes jouée par Monica Bellucci.

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Le décor est planté. Mais, que vaut réellement ce Beetlejuice Beetlejuice?

Ce que Laura, journaliste culture, en a pensé :

« Cette suite plaira à celles et ceux qui ont grandi en se repassant en boucle la VHS de Beetlejuice, devenu pour toute une génération, un objet culte de la culture populaire. Beetlejuice Beetlejuice est truffé de références à l’œuvre originale et plus largement à l’univers de Tim Burton.

Lorsqu’Astrid Deetz détale dans les rues de Winter River à bicyclette, on retrouve le paysage, les commerces de ce village fictif et même la grange rouge dans laquelle la voiture des Maitland s’était écrasée.

Danny Elfman signe la bande originale et le Banana Boat (Day-O) d’Harry Belafonte est repris sous une nouvelle forme. Les esprits aiment toujours autant posséder les vivants pour les faire chanter et danser, créant des scènes cultissimes pour le·la spectateur·trice. Les effets spéciaux ont évidemment évolué depuis 1988 mais l’on retrouve les mêmes décors macabres, à la frontière de l’humoristique, du 1er opus.

La trame narrative – quelque peu décevante – donne l’impression de n’être qu’un prétexte pour le réalisateur qui déjà au début de sa carrière a utilisé Beetlejuice pour laisser court à toute l’étendue de son imagination et témoigner son amour pour les monstres. Le rôle qu’il offre à Monica Belluci est presque anecdotique tant il n’apporte rien au récit. Sans doute le réalisateur voulait-il intégrer sa nouvelle compagne à la suite du film auquel il doit sa notoriété?

Déjà à l’époque, le scénario de Beetlejuice manquait d’intérêt (le personnage principal- celui qui donne son nom au film – n’apparaît qu’au bout de 50 minutes d’un long-métrage d’1h30). L’histoire part dans tous les sens dans les 2 volumes et leur succès est davantage dû à l’univers fantasque du cinéaste qui sauve l’ensemble.

Ce que Julie, coordinatrice digitale, en a pensé:

En tant que grande passionnée de Tim Burton, Beetlejuice tient une place privilégiée dans mon cœur d’enfant. Une place si précieuse que la perspective d’une suite me laissait dubitative, contrairement à mon ordinaire impatience pour chaque sortie du réalisateur de “Big Fish”. Des appréhensions qui se sont évanouies dès la première seconde du générique, filmé à l’identique que l’original de 1988. Emporté·e·s par la musique de Danny Elfman, on s’envole à nouveau au-dessus de la ville de Winter River jusqu’à plonger subtilement dans la maquette d’Adam Maitland, effet spécial qui me fascinait petite (certes, un peu moins aujourd’hui, mais je maintiens que c’était bien foutu).

Autant éclater le suspens dans l’œuf, Beetlejuice Beetlejuice trouve son intérêt par la nostalgie qu’il suscite chez les adeptes du film original. Peut-être se regarde-t-il comme un film à part, mais je n’aurais aucune crédibilité à vous l’affirmer, tant chaque rappel à la première version, même bien planqué dans le décor, m’a fait sourire. Oui, j’ai aussi repéré les crevettes dans la vasque à la cérémonie d’enterrement, les mêmes que dans la fameuse scène du dîner où les Deetz et leurs amis sont possédés par les Maitland.

Autre inquiétude qu’une suite mal menée puisse gâcher mes souvenirs d’enfance: l’utilisation d’effets spéciaux modernes, perdant en ingéniosité et de ce fait, en nostalgie. Il n’en est rien puisque Tim Burton a l’intelligence de créer des effets “vintage” qui évitent de dénaturer les personnages originaux de 1988. Une fois encore, le réalisateur prouve qu’il est le père créateur de monstres drôlement effrayants.

Malgré ce scénario trop chargé, qui donne souvent l’impression qu’aucune idée n’a été écartée et qui empêche le film de se hisser au rang d’icône cinématographique, je peux vous assurer que ce voyage nostalgique réveillera les souvenirs du mini-vous devant sa cassette VHS et vous fera sourire à coup sûr.

Beetlejuice Beetlejuice, en salles dès le 11 septembre 2024.

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