ON A VU : ““Je verrai toujours vos visages””, le film sur la justice restaurative
Avec un casting brillant et un sujet encore méconnu et pourtant tellement intéressant, « Je verrai toujours vos visages », a tout de suite attiré notre attention. On s’est rendue en salle pour le voir et il nous a bouleversée.
Réalisé par Jeanne Henry, qui est aussi la réalisatrice du film « Pupille » qui abordait avec une grande justesse les sujets de l’adoption, mais aussi des familles d’accueil, « Je verrai toujours vos visages » suit la même lignée. Celle de films qui vous marquent par leur réalisme et l’émotion qu’ils transmettent. Ici, on suit l’histoire de bénévoles qui donnent de leur temps, de leur énergie et de leur cœur pour accompagner dans un cadre sécurisé, des victimes de délits ou de crime et des auteurs des mêmes actes. Le but ? Instaurer un dialogue entre les deux partis qui sont pourtant totalement opposés, afin de se reconstruire, d’avoir des réponses, d’avoir une prise de conscience, de tenter de comprendre l’autre, de demander pardon ou de pardonner, peut-être aussi, mais surtout de pouvoir se libérer et avancer.
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Le résumé
« Depuis 2014, en France, la Justice Restaurative propose à des personnes victimes et auteurs d’infraction de dialoguer dans des dispositifs sécurisés, encadrés par des professionnels et des bénévoles comme Judith, Fanny ou Michel. Nassim, Issa, et Thomas, condamnés pour vols avec violence, Grégoire, Nawelle et Sabine, victimes de homejacking, de braquages et de vol à l’arraché, mais aussi Chloé, victime de viols incestueux, s’engagent tous dans des mesures de Justice Restaurative. Sur leur parcours, il y a de la colère et de l’espoir, des silences et des mots, des alliances et des déchirements, des prises de conscience et de la confiance retrouvée… Et au bout du chemin, parfois, la réparation… »
Pourquoi on a aimé ?
Pour le casting cinq étoiles qui ne nous a pas déçues. On retrouve parmi les victimes, Nawelle, hantée par le braquage dont elle a été victime, jouée par Leïla Bekhti. Gilles Lellouche dans le rôle de Grégoire victime d’un homejacking, Miou-Miou dans le rôle de Sabine qui a subi un vol à l’arraché, Dali Senssalah dans le rôle de Nassim auteur d’un homejacking, mais aussi Chloé incarnée par Adèle Exarchopoulos qui souhaite revoir son frère qui lui a fait subir des viols incestueux pendant son enfance. Le jeu des acteurs est incroyablement bon et permet de rester happé par le scénario pendant toute la durée du film, passant du rire aux larmes. Mais par dessus tout, ce qu’on a adoré c’est d’apprendre sur un sujet dont on entend que très peu parler : la justice restaurative. Ce concept, basé sur le volontariat, consiste à aider les détenues à se rendre compte de l’impact de leurs actes sur les personnes concernées, mais aussi sur les proches de ces derniers. Un processus qui vise à réduire le risque de récidive et à entamer un dialogue, à donner la parole à ces personnes qui depuis leur incarcération, ont “pris l’habitude que d’autres parlent à leur place”.
Pour les victimes, ces rencontres permettent également de se confronter à des agresseurs, qui ne sont pas forcément les leurs, afin de surmonter leurs peurs, leurs traumatismes. Des séquelles que l’on ne soupçonne pas forcément avant de voir le film, un braquage dure quelques minutes, mais peut gâcher une vie entière. Chacun·e s’exprime parfois avec agressivité, avec méfiance, ou scepticisme, comme celui que l’on ressent lors des premières minutes du film, et observe peu à peu les résultats de ces rencontres. À travers des histoires extrêmement dures, « Je verrai toujours vos visages », titre qui prend tout son sens à un certain moment du film, nous redonne finalement foi en l’humain. À voir !
“Je verrai toujours vos visages”, en ce moment au cinéma.
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