ON A VU: « Pédoprédateurs piégés sur Internet » un docu aussi dur que nécessaire
Ce documentaire est une expérience filmée pendant dix jours, durant laquelle trois jeunes femmes se font passer pour des mineures sur Internet. Elles interagissent avec les hommes qui les contactent. Une plongée dans l’horrible réalité de la pédocriminalité en ligne.
Si des centaines de reportages et documentaires existent déjà sur le sujet de la pédocriminalité en ligne, celui-ci se distingue par sa forme singulière. En effet, l’équipe a souhaité que ce récit soit incarné afin de montrer concrètement au public les méthodes de ces personnes et l’impact que celles-ci peuvent avoir sur des enfants. Pour ce faire, des actrices adultes ont été choisies pour incarner des ados de 12 ans. Choisies pour leur physique enfantin, elles vont se mettre dans la peau de Polka, Mishka et Tynka et surfer sur différents sites et réseaux sociaux comme Facebook, Omegle, et bien d’autres… La règle est simple, elle n’engage pas de conversation, elles ne font que répondre. Et très vite, des hommes âgés de 26 à 70 ans les contactent dans le but d’avoir des échanges virtuels à caractère sexuel. Un constant choquant qui reflète pourtant la réalité.
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Le résumé
« Il est midi. Holka, Mishka et Tynka, telles qu’elles se nomment en ligne, allument leur caméra. Durant dix jours, ces trois jeunes femmes vont apparaître sur un espace de discussion, jusqu’à minuit, et répondre à ceux qui engagent la conversation. Leur profil indique clairement qu’elles sont mineures. Sous ces pseudonymes, se cachent Tereza, Anezka et Sabina, trois actrices adultes aux traits juvéniles, engagées à l’issue d’un casting. Dans un décor de chambre d’enfant investi pour l’occasion, elles ont pour mission de dialoguer avec les hommes qui les contactent et d’interagir comme le feraient de jeunes ados de 12 ans. L’expérience est intégralement filmée, jusqu’aux rencontres en réel avec 21 prédateurs captées à l’aide de micros et de caméras cachées, sous la garde discrète d’un agent de sécurité en civil. En dix jours, les trois fausses mineures ont reçu 2.458 sollicitations… »
Pourquoi on a aimé ?
Si on pensait au départ que le documentaire, de par son thème, serait très difficile à regarder, on n’a finalement pas vu passer le temps. Le fait que ces trois actrices incarnent n’importe quelle jeune fille dans le monde d’Internet, nous permet de vraiment suivre leurs échanges, de s’attacher à chacune d’entre elles. Bien évidemment, on est tout de suite effarée par ce qui se produit devant nos yeux. L’une d’elles dès le premier appel vidéo qu’elle accepte avec un homme rencontré en ligne, tombe sur un monsieur qui ne filme que le bas de son corps pendant qu’il se masturbe, un autre avoue avoir des petits-enfants…Tous répondent la même chose lorsque les jeunes femmes leur demandent : « Ça ne te pose pas de problème que j’ai seulement 12 ans ? » « Non pas du tout. »
Manipulation, chantage, menaces, revenge porn, propositions financières, ils sont prêts à tout pour obtenir d’elles qu’elles se déshabillent face caméra, qu’elles envoient des photos ou vidéos d’elles nues, ou qu’elles acceptent de les rencontrer afin d’avoir une relation sexuelle. Ici, les actrices sont adultes et ont toute une équipe de tournage derrière elle, mais dans la vraie vie, ces ados qui découvrent à peine la sexualité, sont seules face à l’écran. On réalise à quel point tout peut aller très vite, très loin… Ce documentaire est un excellent outil de prévention et de sensibilisation, qui, malgré des passages très crus, est nécessaire pour prendre conscience des dangers auxquels les enfants et les adolescents peuvent être exposés en ligne.
Grâce au documentaire, la police a pu mener des enquêtes et interpeller un grand nombre des hommes filmés.
« Pédoprédateurs piégés sur Internet », un documentaire à voir gratuitement sur arte.tv jusqu’au 19 novembre 2023.
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