Je regarde ““Love Actually”” chaque Noël depuis sa sortie, et la magie du film ne fait que s’amplifier
Chaque année, c’est pareil : une fois la dernière boule de Noël accrochée, avec mon mec, on se pelotonne à la lumière de la guirlande du sapin pour regarder “Love Actually”. Une tradition à laquelle je ne déroge pas depuis 19 (!) ans, sans me lasser du film pour autant. Au contraire, même. Chaque fois que je le regarde, je le vois différemment et la magie continue d’opérer.
Et pourtant, “Love Actually” a pris cher depuis, et sa lecture post #MeToo en ferait presque un film honteux, à regarder en douce tout en affirmant publiquement condamner son scénario sexiste, grossophobe et autres. Une interprétation que je comprends, mais personnellement, je choisis de garder en tête que le film aura bientôt vingt (20!) ans et qu’à l’époque, on voyait les choses autrement. D’ailleurs, la première fois que je l’ai vu, c’était lors de sa sortie au cinéma avec ma BFF et on était encore en humanités, loin de vivre des histoires comme celles qui se déroulaient à l’écran.
Qu’importe, qu’il soit sorti en Belgique en mars: dès les premières minutes, on a été entièrement happées par l’ambiance de Noël, qui était déjà à l’époque notre période préférée de l’année à toutes les deux. Un amour qui n’a été qu’amplifié à la fin de la séance, dont on est sorties les joues roses et les yeux brillants, comme après un coup de foudre. En 2003, Hugh Grant était encore un des hommes les plus sexy du monde (du moins, pour nos yeux émerveillés d’ados de 14 ans) et non seulement il nous avait électrifiées à l’écran, mais en prime, chacune des histoires d’amour nous avait chamboulées. Comme la bonne majorité des filles de la salle, on avait l’impression de n’avoir jamais rien vu de plus romantique que la déclaration d’amour par panneaux interposés de Mark, et Love Actually est immédiatement entré au Panthéon de nos films préférés. 15 ans plus tard, j’ai perdu ma BFF de l’époque de vue et Hugh Grant a un peu flétri (sans rancune Hughie, t’es trop chou quand même) mais “Love Actually” reste pour moi aussi indissociable de la Noël que le sapin ou l’effervescence pour trouver le cadeau que chacun de mes proches va adorer.
Si depuis un bon bout de temps maintenant, je me limite à un seul visionnage annuel le soir du sapin de Noël, il n’en a pas toujours été de même, et je dois bien avoir vu plus de 20 fois la comédie romantique de Richard Curtis. Avec, à chaque fois, une perspective différente sur le film, en fonction de mon humeur du moment et puis de la maturité acquise aussi. La scène des panneaux, par exemple? Je la trouve toujours aussi romantique sur le principe, mais l’histoire de Juliet et Mark est passé d’une de mes préférées à celle que j’aime le moins du film. Fort heureusement, la sortie de l’adolescence m’a guérie de la croyance qu’une histoire romantique était forcément une histoire d’amour désespérée, et en prime, ainsi que l’a fait remarquer mon mec la première fois qu’il a regardé le film avec moi « c’est pas adorable du tout, c’est juste un salaud qui veut piquer la meuf de son meilleur ami et qui en plus lui déclare sa flamme le soir de Noël ». Forcément, hein, vu comme ça, c’est difficile d’argumenter. Ou de continuer à rêver que Juliet abandonne Peter là, tout de suite, et vive heureuse avec Mark dans un appart’ avec tous ses panneaux accrochés au mur.
Constance, par contre, à chaque fois que je mate le film: haine intense pour cette petite intrigante de Mia (#teamKaren forever) et énormissime chagrin de savoir que non, Sarah ne finit pas avec Karl. Je ne suis toujours pas certaine plus de 20 visionnages plus tard d’avoir bien compris si la déclaration de Billy à Joe, « le gars le plus moche de la terre », est un élan d’amitié ou bien une réalisation tardive d’un amour charnel, mais j’aime laisser planer le mystère. Aucun mystère, toutefois, sur quelle histoire reste sans aucun doute possible pour moi la plus romantique de tout le film: celle de David et Natalie. Dès le moment où arrive là scène où il lit sa carte de Noël, mon coeur palpite et je retiens quasiment ma respiration pendant tout le reste du film, aka la meilleure partie, celle où toutes les histoires se dénouent dans un feu d’artifice d’amour.
Depuis ce jour de mars 2003 où j’ai vu Love Actually pour la première fois, personne n’est venu me faire une déclaration à coups de panneaux (bien que je continue d’insister sur le fait que ça me ferait très plaisir) et Hugh Grant n’est pas non plus apparu lors d’une cérémonie scolaire pour m’embrasser en coulisses devant la foule ébahie (j’avoue, je l’ai un peu cherché du regard à ma procla‘). Par contre, contre toute attente, ma vie a bien eu le bon sens d’imiter une des histoires du film, en l’occurence, celle de John et Judy.
NB: Maman, si tu me lis, je te rassure tout de suite: non, je n’ai pas rencontré Clem sur le tournage d’un film de X. Il n’empêche que notre rencontre a été aussi fortuite qu’inespérée, et pourtant, d’emblée, tout s’est imposé comme une évidence. Alors quand je les vois tous les deux à l’écran, lovée dans les bras de celui qui est aujourd’hui mon mari, j’ai un pincement au coeur en nous revoyant à nos débuts débuts, quand on était comme eux, maladroits et pourtant déjà si amoureux, et que leur histoire, enfin la nôtre, se mêle à toutes les autres.
Celle que je partage avec ma BFF d’adolescence, avec qui j’ai vu le film et fait les 400 coups pendant des années, mais aussi avec mon frère chéri, qui me donne envie de glousser chaque fois qu’on se rappelle que du haut de ses 10 ans, il avait avoué avoir « regardé les 10 premières minutes de Love Actually et rien compris au film », sans oublier ma maman, qui adore Hugh Grant, Noël, les comédies romantiques et Love Actually en particulier au moins autant que moi, ou encore ma meilleure amie, Jules, qui sait qu’en cas de coup de mou, il suffit de m’envoyer un GIF de Mark clamant « to me, you are perfect » pour que je retrouve le sourire... Toutes ces histoires se mélangent avec celles qui défilent à l’écran, et je suis bien forcée de le reconnaître : « Si vous cherchez bien, j’ai la désagréable impression que vous constaterez qu’en définitive, nous sommes cernés par l’amour ».
La preuve:
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