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Rencontre avec Camille Lou: ““On m’a fait comprendre que mes chansons ne servaient à rien””

Camille Lou donne vie aux dessins de Walthéry. À l’écran, l’actrice campe une version moderne de Natacha, bien avant qu’elle ne devienne hôtesse de l’air.

Connaissiez-vous la BD avant d’accepter le rôle?

« Pas du tout. J’avais l’image de Natacha en tête mais c’est tout. Je pense qu’elle est iconique pour toute une génération qui n’était pas la mienne. Je suis née en ‘92. En plus, je ne suis pas une grande férue de BD. Mais, quand j’ai dit dans mon entourage, à mes parents, que j’allais jouer Natacha, personne n’y croyait, tout le monde trouvait ça génial. J’ai senti qu’il y avait une forme d’amour absolu pour ce personnage. »

Comme vous ne connaissiez pas Natacha, qu’est-ce qui vous a attiré dans ce scénario?

« Le fait que ce soit une comédie d’aventure déjà. Après, je ne saurais pas vous dire précisément ce qui m’a plu. Je fonctionne à l’instinct. J’ai commencé à lire ce scénario, c’était drôle, je ne pouvais pas m’arrêter, je voulais connaître la suite. Il s’est passé un truc. Je n’ai pas réfléchi une minute avant d’accepter. »

Vous avez lu les BD ensuite pour vous préparer?

« Je ne l’ai volontairement pas fait. Alors que, d’habitude, je suis plutôt bonne élève: je veux lire tout ce qui existe sur le personnage, me documenter… Mais, ici, c’est un prequel: c’est l’histoire de Natacha avant qu’elle ne devienne hôtesse de l’air. Cela n’a jamais été raconté au lecteur, ce n’est pas l’adaptation d’un tome. Donc, j’avais envie de jouer Natacha avec mon imaginaire, ma sincérité. Elle va évoluer dans ce film pour atteindre cette image gravée aujourd’hui dans l’inconscient collectif. »

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Le métier d’hôtesse de l’air fascine-t-il toujours autant aujourd’hui selon vous?

« Je trouve. J’ai longtemps été terrorisée par l’avion. Donc, pour moi, ce métier, c’était une incompréhension totale. Comment des gens peuvent-ils monter chaque jour dans un avion alors que moi je pense que je vais mourir à chaque fois que j’y mets un pied? J’ai toujours été impressionnée par la sérénité, le plaisir qu’ont l’air de trouver les hôtesses de l’air dans le fait de voler. Aujourd’hui, je suis moins phobique qu’à une époque. Sans doute un peu grâce à Natacha. »

(c)Julien Panie

Si ce n’était pas les airs, qu’est-ce qui vous faisait rêver quand vous étiez petite?

« Les comédies musicales! Je faisais des petits spectacles à la maison. Je voulais faire rire, mettre en scène, raconter des histoires. J’adorais le fait de pouvoir provoquer de grandes émotions aux gens. J’ai toujours été une passionnée d’amour. »

Natacha est complexée par sa grande taille et ses cheveux trop plats. Vous avez des complexes?

« Oh que oui! Je me suis longtemps trouvée quelconque alors qu’en fait, personne n’est quelconque. On a tous une force dont on doute à cause de notre petite voix intérieure, des diktats, des injonctions de la société. J’ai, par exemple, arrêté de chanter pendant 2 ans parce qu’on m’a fait comprendre que ma voix et mes chansons ne servaient à rien. Je me suis réellement trouvée grâce à la comédie. J’ai commencé ce métier d’actrice en me disant que je ne ferais pas les mêmes erreurs que dans la musique, que je ne me laisserais plus faire par ces quelques personnes qui me disent ce que je dois faire, à quoi je dois ressembler. Il faut casser les codes, sortir des moules qui ne nous correspondent pas et dans lesquels on veut nous faire rentrer. »

La page de la musique est définitivement tournée?

« Je ne sais pas. Ça me fait mal au coeur car je me suis laissée décourager par quelques personnes alors que des centaines d’autres me soutenaient, m’entouraient. On retient toujours le négatif plutôt que le positif. Ce que j’aime chez Natacha justement, c’est qu’elle est hyper joyeuse et optimiste en permanence. C’est le contre-pied. »

Natacha ne se serait jamais créé de compte Instagram

Vous avez aussi ce côté solaire.

« C’est vrai… mais pas tout le temps. Il m’arrive d’être morose, angoissée. La méchanceté sur les réseaux sociaux peut me peser. Natacha, elle ne se serait jamais créé de compte Instagram (sourire). »

Natacha évolue dans les années ‘60, époque où le patriarcat est plus que jamais roi. Le pari, c’était d’en faire une héroïne moderne malgré tout?

« Oui, de dénoncer les injections qui touchent autant les femmes que les hommes. Le personnage de Walter (joué par Vincent Dedienne, ndlr) essaie de correspondre à ce qu’on attend d’un mec viril: il se colle une fausse moustache, il essaie de parler comme un dur… C’est une comédie, certes, mais avec de grands messages sur l’émancipation de la femme, sur le fait d’atteindre ses rêves parce que, même si on n’arrive pas à les réaliser, il se passera forcément quelque chose en chemin. »

Natacha (presque) hôtesse de l’air, actuellement au cinéma.

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