ON A VU : ““Tirailleurs”” le nouveau film avec Omar Sy qui rend hommage aux tirailleurs sénégalais
Sorti le mercredi 4 janvier dernier au cinéma, le film « Tirailleurs » de Mathieu Vadepied met en scène Omar Sy dans le rôle d’un tirailleur sénégalais qui s’enrôle dans l’armée française pendant la Première Guerre mondiale afin de veiller sur son fils, recruté de force pour le combat.
« Tirailleurs » est une fiction qui raconte pourtant le destin véritable de milliers d’hommes africains arrachés à leurs familles et à leurs pays, enrôlés de force dans l’armée française dans les années 1914-1918 afin d’aller combattre au nom de la France pendant la Première Guerre mondiale, un scénario qui s’est également répété lors de la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie ou encore la Seconde Guerre mondiale. Des hommes qui ont tout sacrifié pour combattre un pays dont ils ne connaissaient rien, et dont la présence dans les livres d’histoire est bien trop discrète. « Les tirailleurs sénégalais », une expression bel et bien prononcée en cours d’histoire sans jamais vraiment être expliquée. Ici, pendant 1 h 45 assis·e devant un grand écran, on réalise le courage dont ses hommes ont fait preuve et l’injustice qu’ils ont subie.
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Le résumé
« 1917. Bakary Diallo s’enrôle dans l’armée française pour rejoindre Thierno, son fils de 17 ans, qui a été recruté de force. Envoyés sur le front, père et fils vont devoir affronter la guerre ensemble. Galvanisé par la fougue de son officier qui veut le conduire au cœur de la bataille, Thierno va s’affranchir et apprendre à devenir un homme, tandis que Bakary va tout faire pour l’arracher aux combats et le ramener sain et sauf », résume AlloCiné.
Pourquoi on a aimé ?
Le jeu d’acteurs d’Omar Sy et de Alassane Diong, qui jouent respectivement Bakary et son fils Thierno est bluffant et nous plonge dans l’horreur de la guerre au point d’avoir l’impression d’assister au récit d’une histoire vraie. Le film relate la force et la bravoure de tous les tirailleurs, mais également l’amour d’un père et d’un fils, tous deux forcés de faire la guerre, de tuer des hommes pour une nation qui leur est inconnue, mais qui leur promet la reconnaissance éternelle. Le film, au-delà de rendre un magnifique hommage aux tirailleurs, éveille les consciences, apprend, choque et marque les esprits. On en ressort sans voix, avec l’envie que le monde entier le voit et sache réellement ce que ces 200 000 hommes, dont 30 000 sont morts lors de la Première Guerre mondiale, ont vécu. Dans plusieurs interviews, Omar Sy est interrogé sur « quel éclairage le film apporte-t-il sur les tirailleurs sénégalais » et l’acteur répond toujours la même phrase percutante « ça donne un éclairage sur ces hommes et ça c’est déjà énorme, car il y en a peu ». Une phrase qui résonne tout au long du film où l’on suit l’histoire de Thierno et Bakary, comme une petite histoire dans la grande.
Un grand changement pour les survivants
Et parce qu’un hasard n’arrive jamais seul, le jour de la sortie du long-métrage, le 4 janvier dernier, le gouvernement français a fait une annonce qui concerne les derniers tirailleurs encore en vie. Jusqu’ici, ces hommes devaient continuer de résider au moins la moitié de l’année en France afin de continuer à percevoir l’allocation du minimum vieillesse. Désormais, ils pourront rentrer définitivement dans leur pays d’origine s’ils le souhaitent tout en percevant cette aide. Une décision qui concerne 22 anciens tirailleurs. « Un certain nombre de personnes ont émis le souhait de repartir dans leur pays d’origine pour finir leurs jours auprès de leur famille », a indiqué le ministère des Solidarités à l’AFP. La France va donc adopter une « dérogation, une tolérance accordée dans des conditions exceptionnelles et définies » pour permettre à ces anciens soldats d’avoir le choix de vivre là où ils le souhaitent.
Se souvenir
Au-delà de l’administratif, c’est la reconnaissance due à ces soldats qui est la plus prégnante dans « Tirailleurs » dont la toute dernière phrase est « souvenez-vous de nous ». Des mots qui rappellent l’importance de se souvenir et de rendre hommage à tous ces combattants, dont certains n’ont pas pu être identifiés après être tombés sur le champ de bataille. Auprès de « GQ », Omar Sy affirme : « Quand on dit “tirailleur”, on ne pense pas aux Poilus, pas au soldat inconnu. Alors qu’il y a un lien. C’est la même histoire, mais pas la même mémoire aujourd’hui. Une mémoire ne contredit pas une autre et ne l’annule pas, ça s’additionne. Toutes les mémoires sont notre histoire et l’idée était de rajouter une mémoire à ça. » Un film historique poignant à voir absolument !
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