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Comte de Monte-Cristo
© Pathé Films

Voici l’histoire vraie derrière ““Le Comte de Monte-Cristo””

Ana Michelot
Ana Michelot Journaliste

Ces dernières semaines, « Le Comte de Monte-Cristo » fait un carton au cinéma et permet au public de redécouvrir cette oeuvre incontournable d’Alexandre Dumas. Mais l’on ignore souvent que l’écrivain s’est inspiré d’une véritable histoire pour ce récit incroyable.

En sortant du cinéma, on se dit d’abord « Wow » après avoir regardé pendant 2h45 l’épopée de celui qui devient le Comte de Monte-Cristo. Peu après, on se demande si le film suit exactement le roman original d’Alexandre Dumas. Un texte publié chapitre par chapitre de 1844 à 1846 dans le Journal des Débats, qui avait tenu les lecteurs en haleine pendant deux ans. Une prouesse littéraire dont le film s’éloigne parfois pour se simplifier à l’écran. Finalement, une autre question nous vient : cette histoire est-elle purement fictive ou est-elle réellement arrivée à quelqu’un ?

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L’homme derrière le mythe de Monte-Cristo 

Si Alexandre Dumas a eu une imagination folle pour écrire ce livre qui se vend aujourd’hui en deux tomes différents, il a également été inspiré par une vraie affaire qui s’est déroulée en 1807. Le destin tragique d’un certain François Picaud qui arrive à la connaissance de l’écrivain grâce à une compilation d’enquêtes écrite par l’archiviste de la police de Paris, Jacques Peuchet. Publié en 1838 chez Le Vavasseur, ce recueil d’affaires policières va permettre à Dumas de lire l’affaire du « Diamant de la Vengeance ». Une histoire que l’on retrouve en filigrane dans « Le Comte de Monte-Cristo » comme le mettra en évidence le journal Le Siècle en 1904. Le document est consultable juste ici sur le site Retronews. Revenons à François Picaud, le Monte-Cristo de 1807 ! Il n’est pas Marseillais comme le personnage de Dumas, mais Nîmois et décide de partir faire carrière à Paris. Il rencontre le succès après un travail acharné et parvient à intégrer la haute société parisienne. Comme Edmond Dantès, il s’apprête à épouser une riche jeune femme qui ne s’appelle pas Mercedes, mais Marguerite. Malheureusement, François Picaud s’est confié sur sa future union auprès d’un cafetier jaloux, Mathieu Loupian. Ce cafetier est le capitaine Danglard du roman puisqu’il décidera de faire repousser les noces avec l’aide de trois amis Allut, Solari et Chaubard.

Un mariage annulé, de la prison et un trésor 

Pour ce faire, les quatre hommes dénoncent François Picaud à la police de Napoléon 1er et affirment que celui-ci travaille secrètement au profit de l’Angleterre. Le pari réussi, le mariage est annulé puisque François Picaud est condamné à sept ans de prison pour un crime contre l’Etat qu’il n’a pas commis. Il n’est pas envoyé au bagne en mer sur le château d’If comme Dantès, mais à la Forteresse de Fenestrelle, où il fait la connaissance d’un ecclésiastique italien comme dans le roman. Devenu ami avec son compagnon de cellule, l’Abbé lui lègue une partie de sa fortune. Lorsque l’Empire s’effondre, Picaud est libéré et riche. Il prend une nouvelle identité et réussi à savoir qui sont ceux qui l’ont envoyé en prison en prenant l’apparence d’un prêtre et en échangeant un diamant contre tout le récit de la supercherie montée contre lui. Des éléments tous présents dans le roman, tout comme la vengeance qui suivra. 

Une fin tragique pour le vrai Monte-cristo

François Picaud apprend que sa promise est désormais mariée au cafetier qui a causé sa perte, encore un point commun avec l’œuvre de Dumas. Mais ensuite, sa stratégie est différente du Comte puisque François Picaud se fait engager dans le café de Loupian. Il parvient à tuer deux de ses compères Solari et Chaubard, avant de payer quelqu’un pour séduire la fille de Loupian, puis de faire incendier son café. Loupian n’a plus rien, sa femme meurt peu après de désespoir, mais cela ne suffit pas à Picaud. Il tente de tuer le cafetier dans le jardin des Tuileries avec un poignard en lui révélant sa vraie identité. Mais rien ne se passe comme prévu quand le quatrième homme qui a fomenté contre lui, Allut, survient sur le fait. Enlevé et séquestré par Allut, François Picaud refuse d’avouer où se cache sa fortune. Il meurt des mains d’Allut, qui se confessera plus tard de cette affaire à un prêtre en lui demandant de tout dévoiler à la police. Voilà comment cette affaire a pu être lue par Dumas et lui inspirer l’un de ses chefs-d’œuvre : « Le Comte de Monte-Cristo ».

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