SKYR: un produit laitier pas si intéressant que cela, en fin de compte
Vanté pour sa haute teneur en protéines, le skyr ne serait finalement pas si intéressant que ça sur le plan nutritionnel. Surtout eu égard à son prix au kilo qui frôle les dix euros. Explications.
En cherchant des solutions pour perdre du poids et/ou prendre du muscle de manière saine, vous êtes certainement tombé·e sur des tas de vidéos et d’articles de blogs vantant les mérites du skyr, une spécialité laitière islandaise pas si éloignée du yaourt grec au niveau de la texture.
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Les raisons sont la présence en faible quantité de matières grasses et sa haute teneur en protéines. Sur le marché européen, c’est d’ailleurs les principaux arguments avancés par les fabricants, comme si cela justifiait le prix exorbitant du skyr: autour des 9 euros le kilo, selon l’UFC-Que choisir, équivalent français de Test Achats.
Seulement 30% de protéines en plus dans le skyr
Justement, l’union des consommateurs s’est intéressée à ce produit et à son intérêt réel. Tout d’abord, son prix, que même un égouttage plus long que pour d’autres produits laitiers ne justifie pas. Ensuite, sa teneur en protéines. Le skyr en contient en moyenne 30 % de plus que le fromage blanc allégé, soit à peine deux à trois grammes de plus. C’est dérisoire.
Finalement, le consommateur dépense plus d’argent sans pour autant ingérer plus de protéines. Par ailleurs, “cette spécificité est probablement sans intérêt pour la plupart d’entre nous”, argue l’UFC-Que choisir.
Un produit utile, mais pas pour tout le monde
D’après Stéphane Walrand, chercheur en nutrition humaine à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), la plupart des gens, y compris les végétariens, “ingèrent largement assez de protéines”. Claire Gaudichon, experte en nutrition et comportement alimentaire à l’Inrae, abonde dans ce sens: “Notre consommation équivaut généralement à celle recommandée pour les sportifs d’endurance. Il est donc rarement utile de l’augmenter, même en cas de pratique régulière d’une activité physique.”
Selon Stéphane Walrand, les seules personnes pour qui le skyr pourrait être utile sont les personnes âgées, “car à partir de la soixantaine, on manque parfois de protéines, ce qui favorise la fonte musculaire et augmente le risque de perte d’autonomie avec l’âge. Quelques grammes de plus par portion sont, dans ce cas, toujours bons à prendre.”
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