Ce film choc sur les libertés des femmes sort aujourd’hui
L'histoire inspirée de faits réels
Zahira est une jeune fille de 18 ans qui est née et qui a grandi en Belgique, au coeur d'une famille pakistanaise. Elle aime profondément ses proches, elle respecte les traditions de sa culture d'origine, mais elle est aussi affamée de libertés occidentales. Elle parvient, avec beaucoup d'audace, à combiner deux univers très différents, jusqu'au jour où sa famille lui impose un avortement, puis un mariage traditionnel avec quelqu'un qu'elle n'a pas choisi...
Le point de départ du film
Si le réalisateur, Stephan Streker, s'est librement inspiré de l'histoire de Sadia Sheikh qui a été victime d'un crime d'honneur familial, il a volontairement choisi de ne pas se positionner en juge. "J'ai eu l'idée defaire un film inspiré cette histoire après avoir rencontré un ami très proche du frère de Sadia qui n'aurait pas supporté qu'on touche à un cheveu de soeur, il l'aimait profondément", explique le réalisateur wallon.
Leur histoire est le siège de jeux moraux incroyablement puissants, où des choses qui dépassent l'amour peuvent pousser certaines personnes à commettre des actes monstrueux.
"Ma motivation était de raconter cette histoire forte en traitant la double culture et la problématique des mariages forcés. Tout au long du film, on a vraiment essayé de comprendre tous les personnages. L'importance pour nous étant le point de vue de l'artiste en laissant le jugement moral appartenir aux spectateurs."
Un rôle qui laisse des traces
L'héroïne de "NOCES" est jouée par l'incroyablement talentueuse Lina El Arabi. Pour ce premier rôle au cinéma, elle a été débusquée à une semaine du début du tournage et s'est jetée à corps perdu dans son personnage. "Ne pas avoir eu le temps de beaucoup me préparer, ce n’est finalement pas plus mal. Dès qu’on commence à cérébraliser un rôle, j’ai l’impression qu’on perd quelque chose." Et de cette histoire qui prend aux tripes, la jeune Lina sort un peu changée. "On ne peut pas garder un détachement, surtout quand on a interprété un rôle comme celui de Zahira. Ce qui est resté en moi, c’est surtout la profonde injustice qu’elle ressent quand le mariage devient une question centrale.
Je ne comprends pas, je suis née en Belgique, qui est un pays où on m’a dit que j’étais libre, que je pouvais fréquenter qui je voulais, me marier avec qui je voulais. Puis de l’autre côté, les traditions me rattrapent. D’un seul coup, on m’impose quelque chose qu’on ne m’a pas appris à l’école.
C’est cette frustration-là que j’ai bien comprise et qui m’a marquée. Le tiraillement entre sa famille qu’elle aime à la folie et sa liberté, c’est quelque chose que je garde encore aujourd’hui. Mais le mariage forcé en soi, j’ai surtout appris à le connaître mieux d’une manière plus émotionnelle, et je sais à quel point ça peut être plutôt violent pour une fille qui aspire aux libertés qui sont chères à Zahira."
Lina et Zahira, pas si différentes que ça!
"Zahira c’est celle qui a osé dire non, dans un environnement dans lequel il n’était pas facile de s’exprimer. Je me sens assez proche d’elle à ce niveau-là, je n’hésite pas à dire non quand il le faut, et j’ai la même manière d’être combative et proche de mes convictions. Je ne veux jamais négocier avec mes principes et mes valeurs, que je ne mettrai jamais de côté pour qui que ce soit, ou pour quoi que ce soit. Le seul problème de Zahira c’est que ses convictions les plus profondes par rapport à ses libertés entrent en conflit avec les traditions de sa famille qu’elle aime pourtant à la folie. Donc là, il est vraiment question d’un choc de valeurs face auquel elle a beaucoup de mal à trouver une solution. C'est là le débat principal du film."
Le coup de coeur humain
"Sébastien Houbani, qui joue Amir, le frère de Zahira, est la meilleure rencontre de ma vie. C’est aussi un très grand acteur, à mon avis on va beaucoup le voir, il fait partie des meilleurs comédiens de sa génération. Et, en plus de ça, c’est un être humain extraordinaire!"
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