Les mamans belges inégales face à l’allaitement

Les premiers mois avec bébé ont tout du sport d'endurance, en un mélange d'émotions incroyables, de stress et de fatigue. Reprendre le travail une fois passées les semaines de congé postnatal est déjà un déchirement, mais en donnant le sein, cela devient carrément un parcours de combattante. En Belgique, les droits liés à l'allaitement sont, en effet, à deux vitesses. Il y a celles qui sont écartées car leur métier présente un danger pour l'enfant ou la maman. Elles bénéficient alors d'un congé d'allaitement et d'une indemnité pendant 5 mois après l'accouchement. Et les autres, celles qui ont droit à une mini-pause de 30 minutes, une à deux fois sur leur journée pour aller tirer leur lait dans les toilettes.

Différence incompréhensible

Une inégalité ahurissante quand on sait que l'OMS recommande d'allaiter exclusivement les six premiers mois de bébé, sans utiliser de tétine ou biberon et que de nombreux hôpitaux poussent les mères, même réticentes à privilégier ce choix. En connaissant en plus tous les petits désagréments qui accompagnent le fait de nourrir son enfant au sein, comme la douleur quand ils sont trop pleins, ou les montées de lait imprévues, on peine à imaginer comment gérer sereinement le boulot dans ces conditions.

Grossesse à haut risque d'injustice

Le Plat Pays n'est pas vraiment le paradis des futures mamans dès qu'elles sortent du combo: employée à grossesse parfaite. Pour peu que vous soyez indépendante, vous pouvez désormais rêver à un congé de maternité de 12 semaines, au lieu des 8 actuelles. Toujours deux de moins que les salariées. Et cela, si vous n'avez pas eu le bonheur d'être alitée les quelques semaines avant d'accoucher. Là, jackpot, elles sont enlevées de votre repos post-natal.

Une pétition qui vise à sensibiliser le gouvernement aux inégalités de l'allaitement circule actuellement. D'ici à une politique globlale plus juste et bienveillante pour toutes les mamans.